Affaire des jupes d’Inezgane: la réaction rassurante des autorités

La réaction conjointe des ministères de la Justice et de l’Intérieur après les dérapages des derniers jours sur des questions de mœurs, est salutaire et renforce l’image du Maroc comme Etat de droit d’abord, qui ne tolère pas qu’on se fasse justice soi-même.

jupes-manifLe communiqué intervient à la suite des cas d’atteinte flagrante à la liberté individuelle qui se sont déroulés dernièrement en plein jour, sur la voie publique : deux jeunes filles se font agresser à Inzegane par la foule pour leurs jupes prétendument trop courtes, un autre jeune agressé physiquement à Fès à cause de ses penchants d’apparence homosexuels.

De mémoire d’homme, le pays n’avait jamais connu de telles dérives. Des déviations sociales favorisées, il faut le reconnaître, par le discours religieux extrémiste et pernicieux qui prospère dans le monde arabe. Il s’agit d’une apologie de l’agression contre tout ce qui est différent. Une offensive propagée depuis un Orient arabe en pleine déliquescence, et reprise localement par des apprentis-jihadistes pour terroriser les gens.

C’est pourquoi le communiqué conjoint a été clair sur la détermination des autorités face à cette mentalité importée au rabais. « Toute personne ou groupe de personnes cherchant à se faire justice eux-mêmes seront poursuivis devant les juridictions compétentes conformément aux dispositions des lois en vigueur », tranche le texte.

La fermeté du communiqué rassure en interne autant qu’elle renvoie à l’extérieur l’image d’un Maroc qui n’est pas prêt à se laisser entraîner par la vague des surenchères extrémistes. Ainsi, la police de Fès n’a pas tardé à arrêter deux personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’agression collective contre le jeune, attaqué pour ses penchants homosexuels.

De leur côté, les filles d’Inzegane ont inversé la donne en leur faveur. D’accusées, insultées en public pour leurs tenues jugées trop légères et fragilisées par la violence des propos, elles se sont transformées en accusatrices en portant plainte contre leurs agresseurs qu’elles ont identifiés.