La droite en Espagne s’allie avec l’extrême-droite dans plus de 140 municipalités

Après les élections des maires dans 8.000 municipalités d’Espagne samedi dernier, le Parti populaire (PP), de droite, a scellé une majorité avec la formation d’extrême-droite Vox, dans quelque 140 villes, dont une vingtaine de plus de 30.000 habitants.

Pour les quatre prochaines années, le PP gouvernera dans 30 des 50 capitales provinciales espagnoles, dont 14 avec une majorité absolue, et le Parti socialistes ouvrier espagnol (PSOE) dans 10.

Alors que Vox n’était parvenu jusqu’à présent à imposer un accord de coalition avec le PP que dans la modeste région de Castille-et-Leon, dans le nord du pays, les deux partis sont désormais alliés dans la célèbre cité médiévale de Tolède, à Valladolid et Burgos, dans le nord de l’Espagne, à Ajanjuez et Ciudad Real, dans le centre, dans la banlieue populaire madrilène de Mostoles, mais surtout dans la région de Valence, l’une des plus riches et des plus peuplées du pays avec cinq millions d’habitants.

A un mois des élections législatives, et après la débâcle de la gauche aux élections locales et régionales du 28 mai, Nunez Feijoo, 61 ans, qui a pris les rênes du PP en 2022, laisse se nouer les alliances de terrain avec l’extrême droite, tout en jurant que le PP ne changeait pas et conservait ses lignes rouges, sans les préciser.

Déjà troisième force politique au Parlement, Vox, fondé en 2013 par d’anciens membres du PP, est crédité en moyenne de 14% par les sondages, derrières les socialistes (26%) et le PP (34%), qui n’est donc pas du tout assuré d’obtenir sans une force d’appoint, la majorité absolue au Parlement.