La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a dévoilé hier mardi, la stratégie de sécurité économique destinée à protéger l’Union européenne de toute dépendance économique vis-à-vis de pays rivaux comme la Chine, sans la citer nommément.
Cette nouvelle doctrine repose sur des axes tels que la surveillance des technologies critiques, le contrôle des exportations, le filtrage des investissements sortants. Globalement, la Commission compte mieux contrôler les investissements, qu’ils soient entrants, comme le rachat d’entreprises européennes par des entreprises étrangères, ou sortants.
Bruxelles veut donc limiter les sorties d’argent, mais aussi du savoir-faire dans des secteurs sensibles, des éléments susceptibles d’être exploités à des fins militaires et de profiter à des rivaux systémiques comme la Chine.
Bruxelles veut également aller au-delà pour toucher les « technologies avancées », comme l’intelligence artificielle ou l’informatique quantique. Une liste de technologies essentielles à la sécurité économique de l’Union européenne doit être établie d’ici septembre.
L’Union européenne s’est déjà dotée d’instruments de défense commerciale et a pris des mesures pour réduire ses dépendances en matière de semi-conducteurs et de matières première critiques, mais elle veut aller plus loin et ne surtout pas laisser les Etats-Unis et la Chine définir, seuls, les règles du jeu.
Cette nouvelle stratégie a notamment émergé suite à la pandémie qui a paralysé des chaînes d’approvisionnement en Asie, notamment dans les semi-conducteurs, et la guerre en Ukraine, qui a révélé les dépendances au gaz russe et les tensions géopolitiques avec l’Empire du Milieu.
Les Etats membres de l’UE devraient faire de cette stratégie leur principal sujet de conversation lors du Sommet européen du 29 juin. Certains sont inquiets des mesures qui s’approprieraient leurs compétences en matière de sécurité nationale. D’autres décrient un recul de l’approche traditionnelle libre-échangiste de l’Union européenne qui pourrait compromettre de futurs accords commerciaux bilatéraux.