Expiration du mécanisme d’aide transfrontalière en Syrie

Vital pour des millions d’habitants des zones rebelles en Syrie, le mécanisme d’aide humanitaire transfrontalier de l’ONU est arrivé à expiration hier lundi, pour ne pas avoir été prolongé par le Conseil de sécurité. 

La présidence britannique du Conseil de sécurité a indiqué hier soir que le vote prévu d’abord vendredi, puis lundi, a été à nouveau, reporté à ce mardi 11 juillet. Selon plusieurs sources diplomatiques, la résolution préparée la semaine dernière par la Suisse et le Brésil visait une reconduction d’un an, réclamée par les ONG humanitaires. 

Mais la Russie qui avait brandi son veto en juillet 2022 contre une prorogation d’un an, insistait pour seulement six mois. La proposition actuellement sur la table porte sur neuf mois. Alors que les convois humanitaires ne traversent pas la frontière la nuit, les opérations ont pris fin lundi dans l’incertitude. 

Cela fait plusieurs jours que les 15 membres du Conseil de sécurité tentent de trouver un compromis pour étendre ce mécanisme, créé en 2014, qui permet d’acheminer depuis la Turquie, sans autorisation de Damas, nourriture, eau ou médicaments aux habitants du Nord-ouest de la Syrie, notamment aux populations des zones rebelles. Le gouvernement syrien dénonce régulièrement une violation de sa souveraineté territoriale.

Au départ, ce mécanisme prévoyait quatre points de passage, mais après des années de pression en particulier de Moscou, allié du régime syrien, seul le poste de Bab al-Hawa est resté opérationnel, et son autorisation a été réduite à six mois renouvelables, compliquant la planification de l’aide humanitaire. 

Selon l’ONU, quatre millions de personnes dans le Nord-ouest de la Syrie, la plupart des femmes et des enfants, ont besoin d’aide humanitaire pour survivre après des années de conflit, de chocs économiques, d’épidémies et de pauvreté grandissante aggravée par des séismes dévastateurs.