Le « Jour du dépassement », indicateur fort et alarmant calculé par l’ONG américaine Global Footprint Network à partir de données des Nations unies, a été atteint ce mercredi, ce qui signifie que la population mondiale a déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète peut produire et régénérer en un an, et vivra donc à crédit pour les 151 jours restants de l’année.
En d’autres termes, la population mondiale a déjà pêché plus de poissons qu’il ne va en naître, abattu plus d’arbres qu’il ne va en pousser ou encore émis plus de gaz à effet de serre que les forêts et les océans peuvent absorber.
Selon cet indicateur, il faudrait 1,75 Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale. Et les pays développés comme les Etats-Unis, le Canada, la France, ou encore les riches monarchies du Golfe ont une plus grosse part dans cette dette écologique.
Depuis les années 1970, la ligne rouge n’a cessé d’être dépassée de plus en plus tôt. Du 25 décembre en 1971, en passant par le 18 octobre en 1990, le 2 septembre en 2004 et désormais le 2 août en 2023. Soit quasiment le recul d’un mois par décennie.
Dans un communiqué, Global Footprint Network souligne «qu’au cours des cinq dernières années, la tendance s’est stabilisée» mais qu’il est difficile de déterminer dans quelle mesure cette évolution est due à un ralentissement économique ou à des efforts délibérés de décarbonisation».
Pour atteindre l’objectif fixé par les scientifiques du GIEC de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43% d’ici 2030 et in fine de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C, il faudrait reculer le Jour du dépassement de 19 jours par an pendant les sept prochaines années, ce qui n’est pas évident compte tenu de l’évolution actuelle.