La police chypriote commence l’évacuation de 600 demandeurs d’asile d’un complexe

La police chypriote a annoncé hier mardi, le début d’évacuation de quelque 600 demandeurs d’asile d’un complexe immobilier inoccupé près de la ville côtière de Paphos, dans l’ouest de l’île de Chypre, après des manifestations de résidents et des allégations de vol d’électricité. 

Le porte-parole de la police, Michalis Nicolaou a déclaré à la presse que la police a déployé du personnel dans le secteur à Chloraka, qu’ils ont bloqué le complexe et ont commencé à enregistrer tous les étrangers qui y sont installés. 

Les demandeurs d’asile, principalement des Syriens, seront enregistrés et transférés dans un centre d’accueil pour migrants afin de déterminer s’ils ont le droit de rester sur l’île méditerranéenne ou refoulés vers leur pays d’origine.  Ceux qui résident illégalement sur l’île seront expulsés, tandis que les résidents légaux disposeront de deux semaines pour trouver un autre logement. 

La chaîne de télévision publique CyBC a indiqué qu’environ 150 migrants avaient quitté le complexe avant le début de l’opération policière lundi à 06h00 locales (03h00 GMT). 

Dans un communiqué, le ministère chypriote de l’Intérieur a annoncé hier soir avoir terminé l’inspection de 250 appartements du complexe immobilier et que 81 personnes y vivaient. Sur ce total, 23 demandeurs d’asile ont été transférés dans une zone d’accueil à Kofinou, dans le sud, pour « activer le processus d’examen immédiat de leurs demandes », les autres « ont fait connaître leur intention de partir dans les prochains jours et de trouver un autre lieu de séjour ». 

Avec cette opération, la police exécute un ordre d’expulsion émis en novembre 2020 mais jamais exécuté, selon lequel le complexe d’appartements Ayios Nikolaos (Saint Nicolas) aurait dû être fermé pour des raisons sanitaires et de sécurité. 

Le secteur a connu des tensions entre demandeurs d’asile et habitants de Chloraka, qui ont organisé des manifestations exigeant que les appartements du complexe immobilier soient évacués. 

La question a refait surface après que la compagnie nationale d’électricité ait coupé l’alimentation électrique au complexe et placé la sous-station locale sous surveillance. Environ 100 migrants ont manifesté la semaine dernière pour réclamer d’être relogés ailleurs et l’unité anti-émeute de la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser.