La junte nigérienne autorise le Mali et le Burkina Faso à intervenir militairement «en cas d’agression»

Les militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet au Niger, ont annoncé hier jeudi qu’ils autoriseraient les forces armées de leurs voisins du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur le sol nigérien «en cas d’agression». 

L’annonce a été faite alors que les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali, Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop, étaient en visite à Niamey où ils ont été reçus par le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani. 

Le Mali et le Burkina Faso, confrontés comme le Niger à des violences djihadistes récurrentes et également dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par la force entre 2020 et 2022, ont tôt affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes face à la menace brandie par la CEDEAO d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. 

Les deux pays avaient ainsi mis en garde la CEDEAO contre toute intervention militaire au Niger, qui serait assimilée à une « déclaration de guerre », ce qu’ils ont répété hier jeudi. De son côté, le général Tiani a assuré samedi qu’une telle opération armée ne serait « pas la promenade de santé à laquelle certains croient ». 

Après le coup d’Etat du 26 juillet à Niamey, le général Tiani a annoncé envisager une transition de « trois ans » maximum avant de rendre le pouvoir aux civils, un plan que la CEDEAO a jugé inacceptable. 

Si l’organisation régionale continue à explorer la voie diplomatique pour résoudre la crise, elle agite toujours la menace de l’usage de la force pour rétablir dans ses fonctions le président déchu Mohamed Bazoum.