Accord imminent entre Téhéran et Washington pour un échange de prisonniers

En négociation depuis plusieurs semaines, un accord entre Washington et Téhéran portant sur un échange de prisonniers, est sur le point d’être finalisé. 

Ledit accord qui porte sur un échange de détenus et implique aussi un important volet financier, ne fait pas l’unanimité aux Etats-Unis, notamment dans le rang des républicains. 

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken a informé hier lundi le Congrès que l’administration va exempter de sanctions des banques de plusieurs pays pour qu’elles puissent transférer des fonds à l’Iran. 

Ce sont ainsi quelque 6 milliards de dollars, qui correspondent à une facture due par la Corée du Sud, grande consommatrice de pétrole iranien, qui devraient bientôt rentrer dans les caisses de l’Etat iranien. 

Cet argent va être transféré vers la banque centrale du Qatar et servir, selon des sources à Washington, à des dépenses humanitaires en Iran. Cette somme d’argent est gelée depuis que l’administration Trump a quitté l’accord nucléaire iranien et imposé de lourdes sanctions à la république islamique d’Iran. 

Mais surtout, cet accord va permettre la libération de cinq ressortissants américains ou binationaux détenus en Iran. En prélude aux négociations en cours, quatre détenus avaient déjà quitté, début août les geôles iraniennes pour une assignation à résidence. En échange, les Etats-Unis vont libérer cinq Iraniens détenus sur leur sol. 

Les adversaires républicains de Joe Biden dénoncent le paiement d’une « rançon » à un Etat considéré par Washington comme soutenant le terrorisme.  Cet arrangement financier avait été annoncé le 10 août. 

Pour les experts dans ce domaine, cet accord conclu après des négociations très discrètes témoigne d’un apaisement des tensions entre Washington et Téhéran, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis la révolution islamique de 1979. Mais il ne préjuge pas d’un possible accord sur le dossier du nucléaire iranien.