Un élu de l’opposition en Afrique du Sud, suspendu pour des déclarations racistes

La première formation politique de l’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), qui fera son entrée dans un gouvernement d’union nationale dans les jours à venir, a suspendu jeudi l’un de ses élus à la suite de la diffusion de l’une de ses anciennes vidéos contenant des déclarations racistes.

Ce parti a indiqué que le parlementaire, Renaldo Gouws allait être convié à une audience disciplinaire interne. « La DA a établi que la vidéo, dans laquelle Renaldo Gouws utilise un langage exécrable, est authentique, et non pas fausse comme on l’a d’abord soupçonné », a déclaré la direction du parti DA qui l’a suspendu «avec effet immédiat».

Ce scandale éclate dans un contexte politique délicat. La semaine passée, la DA a conclu un accord de gouvernement avec le Congrès national africain (ANC), qui a perdu sa majorité absolue au Parlement.

Ce parti libéral de l’opposition demeure considéré comme défendant les intérêts des Blancs (moins de 8 % de la population), malgré les 22 % des suffrages recueillis lors des dernières élections générales. La participation de la DA à une coalition gouvernementale mécontente une frange des partisans de l’ANC, qui a lutté contre l’apartheid.

La Commission des droits humains a annoncé jeudi des poursuites contre le « discours de haine » de Renaldo Gouws, 41 ans, qui a prêté serment comme député la semaine dernière au terme des récentes élections législatives. Cette instance a jugé qu’en sa qualité d’élu, «ses actions présumées ont encore plus de poids et de responsabilité».

Dans la vidéo, qui remonterait à 2010, Renaldo Gouws encourage entre autres, à tuer les « kaffir », terme raciste considéré comme le plus injurieux en Afrique du Sud, au sujet d’un célèbre et controversé chant du combat contre l’apartheid qui incite à «tuer les Boers».

Au cours de cette semaine, Renaldo Gouws s’est excusé « sans réserve » pour une autre vidéo dans laquelle il soutient que les Blancs sud-africains subissent un apartheid à l’envers.

«Je réfute toute accusation de racisme … Je vois cependant comment mon message a été déformé dans la manière dont je l’ai délivré et j’assume l’entière responsabilité de mes actions à une époque où j’étais jeune et immature », a-t-il posté sur la plateforme X.