Salima Naji, l’architecte et anthropologue marocaine, a reçu, mercredi à Paris, la Grande Médaille d’Or de l’Académie d’Architecture française, la plus haute distinction de cette institution dédiée à la promotion de l’excellence en architecture et qui est décernée chaque année à un architecte de renommée internationale.
La Grande Médaille d’Or revient cette année à Salima Naji dont « l’œuvre magnifique illustre avec talent et responsabilité cette capacité d’insertion de l’architecture dans le respect du lieu », a annoncé la présidente de l’Académie Catherine Jacquot, lors de la cérémonie de remise des Prix et Récompenses 2024.
Devant une assistance prestigieuse composée de personnalités issues de différents horizons du monde de l’architecture, Mme Jacquot a salué le travail de cette spécialiste et promotrice des réalisations en terre et autres matériaux marocains traditionnels, qui reflètent la richesse d’un patrimoine avec les ressources en matériaux et en savoir-faire.
La plus haute distinction de l’Académie d’Architecture récompense cette année « une architecte anthropologue qui mêle dans son histoire combative l’histoire, le passé et le futur », a souligné de son côté, la présidente du jury des prix et récompenses, Sophie Berthelier.
Pour l’architecte Martin Robain, membre du jury, Salima Naji inscrit sa démarche dans « une dimension humaine, participative et d’un constant apprentissage sur le chantier ».
Il retient aussi que l’architecte marocaine « réinvestit et perfectionne les techniques vernaculaires pour créer une architecture contemporaine en mesure de proposer un développement soutenable appuyé sur les humains », tout en pratiquant « une fine connaissance des territoires, en direction de projets d’utilité sociale afin de réduire l’impact destructeur de l’architecture en béton armé ».
« Le prix représente l’assurance et la confiance d’un ensemble de professionnels qui sont attentifs à l’architecture et au monde. C’est la consécration pour moi en tant qu’architecte marocaine et africaine », a déclaré Salima Naji à la MAP.
Cette consécration intervient après une série de visites effectuées par les membres de la commission des prix et récompenses de l’Académie d’Architecture à ses chantiers au Maroc où ils ont pu mesurer sa démarche globale tendant « à sauver un corps de techniques ».
« Ils étaient extrêmement sensibles au fait que je travaille sur des techniques dites vernaculaires, ancrées dans des territoires avec des maîtres artisans », a précisé l’architecte marocaine installée à Tiznit et qui travaille la pierre, la terre et le style Tataoui, depuis 20 ans.