Plus de 100 combattants ont été tués ces deux derniers jours dans de violents affrontements opposant factions armées soutenues par la Turquie et les forces kurdes syriennes dans le Nord de la Syrie, a révélé dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) basé à Londres.
Les combats, qui se concentrent autour des villages proches de la ville de Manbij, ont fait 101 morts depuis vendredi soir, indique l’OSDH, précisant que parmi ces combattant figurent 85 éléments appartenaient à des groupes syriens pro-turcs et 16 élément des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes. De son côté, le ministère turc de la Défense a déclaré sur X avoir « neutralisé » 32 combattants du «PKK/YPG» (rebelles kurdes de la Turquie) dans le nord de la Syrie.
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG), principale composante des FDS soutenues par les États-Unis, sont perçues par Ankara comme une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cette formation étant classée par Ankara, sur la liste des organisations terroristes, mène régulièrement des frappes contre les positions kurdes en Syrie et en Irak.
Les factions pro-turques ont intensifié leurs attaques contre les FDS dans un contexte de tensions accrues, alors qu’une coalition de groupes rebelles dirigée par des islamistes radicaux a récemment lancé une offensive contre les forces du régime syrien de Bachar al-Assad et pris le contrôle des villes de Manbij et Tal Rifaat, alors que les affrontements se poursuivent avec des pertes humaines élevées.
Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, les groupes pro-turcs viseraient ensuite des villes stratégiques comme Kobani, Tabaqa et Raqqa. Les FDS, qui contrôlent d’importants territoires dans le nord-est de la Syrie et une partie de la province de Deir Ezzor, ont établi une administration autonome après le retrait des forces du régime syrien au début de la guerre civile en 2011.
Le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Charaa, chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a récemment proposé l’intégration des FDS dans une future armée syrienne, une proposition qui pourrait redessiner les équilibres dans la région.