Le président de la Cour suprême américaine critique Donald Trump après son appel à destituer un juge

Le président de la Cour suprême des États-Unis, John Roberts, a fermement réagi ce mardi 18 mars, aux critiques virulentes du président, Donald Trump, contre un magistrat fédéral, dénonçant une remise en cause inappropriée du système judiciaire des Etats-Unis. 

Dans une déclaration rare, le juge conservateur a rappelé que «l’impeachment n’est pas une réponse appropriée aux désaccords concernant une décision judiciaire», en réponse aux propos de l’ancien président, qui avait appelé à la destitution d’un magistrat fédéral. John Roberts a insisté sur le fait que la procédure d’appel existait précisément pour contester une décision, réaffirmant ainsi le cadre institutionnel établi.

Cette réaction intervient après que Donald Trump s’est violemment attaqué au juge fédéral, James Boasberg, basé à Washington. Ce dernier avait ordonné, le 15 mars, la suspension de l’expulsion de migrants accusés d’appartenir à un gang vénézuélien, interdisant à l’administration de s’appuyer sur une loi de temps de guerre pour justifier ces renvois. Ignorant cette décision, l’administration Trump a poursuivi les expulsions et refusé de rapatrier les personnes concernées.

Furieux, Trump a exprimé sa colère sur sa plateforme Truth Social, déclarant : « Ce juge, comme beaucoup de magistrats corrompus devant lesquels je suis forcé de comparaître, devrait être destitué », affirmant ne faire qu’exécuter la volonté des électeurs. Il a qualifié le juge Boasberg de « gauchiste radical dérangé, fauteur de troubles et agitateur », ajoutant qu’il « n’a pas été élu président ». 

Son appel a été entendu par le représentant républicain Brandon Gill, qui a annoncé sur X avoir entamé une procédure de mise en accusation du magistrat, le qualifiant de « militant radical ».

Cette intervention de John Roberts illustre la volonté de la Cour suprême de défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire, alors que Donald Trump multiplie les attaques contre les juges qui freinent la mise en œuvre de ses politiques. 

Son refus éventuel de se conformer aux décisions judiciaires, conjugué à son appel à destituer un magistrat – une première depuis le début de son nouveau mandat – alimente les inquiétudes quant à une possible crise constitutionnelle, où l’équilibre des pouvoirs serait fragilisé.