En visite officielle en France, le Roi Abdallah II de Jordanie et le président français Emmanuel Macron ont fermement condamné la reprise des frappes israéliennes sur Gaza, qualifiant cette escalade de «retour en arrière dramatique».
Lors d’un point de presse tenu mercredi à l’Élysée aux côtés du chef de l’État français, le souverain hachémite a exprimé sa profonde inquiétude face à cette reprise des hostilités, la décrivant comme « une étape extrêmement dangereuse » qui aggrave une situation humanitaire déjà catastrophique.
Il a appelé la communauté internationale à intervenir « immédiatement » en faveur d’un retour au cessez-le-feu et d’une reprise de l’aide humanitaire, dénonçant le blocage par Israël de l’approvisionnement en eau et en électricité, une situation qui met en péril la vie d’une population particulièrement vulnérable.
De son côté, Emmanuel Macron a souligné qu’«aucune solution militaire» ne saurait résoudre la crise à Gaza. Il a insisté sur l’urgence de mettre fin aux hostilités et de relancer les négociations sous médiation américaine, plaidant pour une cessation définitive des combats et la libération de tous les otages détenus par le Hamas.
Le président français a mis en garde contre les conséquences désastreuses de cette escalade, soulignant son impact tragique sur les civils palestiniens, les familles des otages et l’ensemble de la région, déjà fragilisée par plus d’un an de guerre.
Il a également affirmé que le Hamas avait été affaibli et qu’il avait perdu le soutien de son principal parrain, en allusion à l’Iran. Selon lui, « l’axe de la résistance est aujourd’hui une illusion », une référence aux réseaux régionaux soutenant le mouvement islamiste palestinien et le Hezbollah libanais.
Appelant à une issue politique, Emmanuel Macron a apporté son soutien à l’initiative des dirigeants arabes visant à reconstruire Gaza et à mettre en place une gouvernance alternative au Hamas. Il a souligné que « les bases d’une nouvelle architecture de sécurité » dans la région étaient en place, mais qu’une avancée décisive dépendait désormais de la reconnaissance et de la création d’un État palestinien.
Enfin, il a rappelé qu’il coprésiderait en juin, aux Nations unies, une conférence sur la solution à deux États, aux côtés du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, avec qui il devait s’entretenir dans la soirée de mercredi.