L’ancien président sud-coréen, Moon Jae-in (2017-2022) a été inculpé jeudi pour corruption dans une affaire liée à l’embauche de son gendre par une compagnie aérienne.
Selon le parquet de Jeonju, il aurait reçu 217 millions de wons (environ 132.200 euros) en échange de faveurs politiques, plongeant un peu plus la Corée du Sud dans une crise institutionnelle persistante.
Cette décision de la justice intervient dans un contexte politique déjà tendu, marqué par la destitution fin 2024 de l’ancien président, Yoon Suk-yeol, après sa tentative avortée d’instaurer la loi martiale dans le pays.
Moon Jae-in, figure progressiste et artisan du dialogue intercoréen, est désormais accusé d’avoir «abusé de son influence» pour obtenir un poste de directeur général pour son gendre au sein de la compagnie Thai Easter Jet, malgré son manque «d’expérience dans le secteur aérien».
Selon les enquêteurs, la compagnie, contrôlée par un ancien député du Parti démocrate (centre-gauche) de Moon, aurait procédé à cette embauche dans le but de «s’assurer des faveurs politiques». Les salaires et avantages perçus par le gendre entre 2018 et 2020 auraient en réalité servi de «pots-de-vin déguisés» destinés à l’ancien chef de l’État.
Moon Jae-in, qui n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations, avait pourtant bâti sa réputation sur une «politique intègre», contrastant avec les scandales ayant touché ses prédécesseurs. Son mandat avait été marqué par des avancées diplomatiques, notamment l’organisation des sommets entre Kim Jong-un et Donald Trump en 2018-2019.
Cette inculpation ravive les tensions dans un pays encore secoué par la destitution mouvementée du président Yoon Suk-yeol, dont la présidence avait été marquée par un durcissement autoritaire.
Les observateurs craignent une nouvelle polarisation de la société sud-coréenne, entre partisans de Moon dénonçant une «persécution politique» et conservateurs exigeant des comptes.
Alors que la Corée du Sud peine à retrouver un équilibre institutionnel, cette affaire pourrait encore ébranler la confiance dans citoyens dans une classe politique déjà fortement discréditée.
La justice en Corée du Sud inculpe l’ex-président Moon Jae-in pour corruption
