Le président des Etats-Unis, Donald Trump a entamé lundi soir une visite à Riyad en Arabie Saoudite, dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient qui le conduira dans d’autres pays arabes de la région, et qui illustre la centralité croissante des monarchies du Golfe arabe dans les équilibres géopolitiques et économiques mondiaux.
Au cœur de cette tournée, ABC News a révélé que le Qatar envisagerait d’offrir un Boeing 747-8, d’une valeur de 400 millions de dollars, à l’administration Trump pour remplacer les Air Force One vieillissants. L’avion, qualifié de « palace volant », pourrait ensuite être transféré à la fondation Trump, une perspective qui alimente les critiques de la part des démocrates, soupçonnant des visées personnelles derrière cette initiative.
Officiellement, la tournée vise à renforcer les partenariats économiques des Etats-Unis avec les pays arabes que Trump va visiter. À Riyad, un forum d’investissement réunit les géants américains tels que BlackRock, IBM ou Palantir.
Trump doit également rencontrer les dirigeants des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe, dans une région devenue incontournable. « Le Golfe est désormais un acteur global, aussi bien sur le plan politique qu’économique », analyse Anna Jacobs, de l’Arab Gulf States Institute de Washington.
Parallèlement, plusieurs dossiers diplomatiques sont à l’ordre du jour des entretiens de Trump avec les dirigeants des pays en question, dont le dossier nucléaire iranien qui avance timidement, après plusieurs cycles de négociation à Oman et le dossier palestinien qui reste figé depuis l’attaque du 7 octobre. Une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite semble désormais improbable, rendant tout accord conditionné par la relance de cette dynamique difficile.
Enfin, une rencontre avec le président syrien Ahmed al-Charaa est évoquée, alors que Damas chercherait un assouplissement des sanctions américaines contre la Syrie.
En toile de fond, des rumeurs évoquent même la construction d’une Trump Tower à Damas. Comme le résume Joseph Bahout, universitaire à Beyrouth : «Trump mène une offensive diplomatique, qui, fidèle à son style, n’est jamais dénuée d’arrière-pensées économiques».