Le président russe, Vladimir Poutine a lancé un avertissement sans équivoque, aux entreprises occidentales continuant à opérer en Russie tout en adoptant, selon lui, une posture hostile envers les intérêts du pays.
Lors d’une réunion avec des entrepreneurs lundi à Moscou, le Chef du Kremlin a approuvé avec virulence l’idée de restreindre davantage les activités des groupes étrangers, citant nommément les géants technologiques américains Zoom et Microsoft.
« Nous devons les étrangler. Je suis complètement d’accord, et je le dis sans hésitation », a déclaré Poutine, reprenant les propos d’un homme d’affaires russe appelant à limiter l’accès des entreprises occidentales au marché national.
Le président russe a justifié cette approche en accusant ces sociétés de tenter elles-mêmes «d’étrangler» la Russie, sans préciser en quoi leurs actions porteraient préjudice au pays.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022 et l’imposition de sanctions économiques par les pays occidentaux contre la Russie, de nombreuses multinationales ont quitté ce pays ou y ont drastiquement réduit leurs opérations.
Moscou a répliqué en durcissant les conditions de départ, obligeant les entreprises souhaitant se retirer du territoire russe, à vendre leurs actifs avec des décotes substantielles.
Poutine a fermement exclu tout retour en grâce pour les groupes ayant quitté le territoire russe, évoquant explicitement l’exemple de McDonald’s. « Nous n’avons expulsé personne… Nous leur avons offert les conditions les plus favorables, et eux, ils essaient de nous étrangler», a-t-il martelé, promettant de «refléter leurs actions».
Pourtant, en avril, Kirill Dmitriev, dirigeant du fonds souverain russe et envoyé spécial du président poutine pour la coopération économique, avait fait état d’un intérêt renouvelé de la part de certaines entreprises américaines souhaitant revenir en Russie. Aucune grande entreprise occidentale n’a toutefois confirmé publiquement de tels projets à ce jour.
Ces déclarations s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance technologique de la Russie envers l’Occident. Le gouvernement russe encourage le développement de logiciels et services locaux pour remplacer les solutions étrangères, une priorité accentuée par les restrictions d’exportation et les départs d’entreprises occidentales.
Alors que les tensions économiques entre Moscou et les pays occidentaux persistent, la menace de Poutine illustre la radicalisation du discours russe face aux pressions internationales, tout en soulignant les défis auxquels sont confrontées les entreprises étrangères tentant de naviguer dans un environnement de plus en plus hostile.