Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a approuvé la création de 22 nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, une décision qui risque d’envenimer les tensions diplomatiques déjà exacerbées par la guerre à Gaza.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, figure de l’extrême-droite israélienne et responsable des colonies au sein du ministère de la Défense, a annoncé cette mesure sur X, la qualifiant d’«historique pour le développement des implantations en Judée-Samarie», un terme que les israéliens utilisent pour désigner la Cisjordanie occupée. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a abondé dans ce sens, estimant que cette décision «façonne l’avenir de la région pour les années à venir».
Cette expansion coloniale, considérée comme illégale par le droit international et régulièrement condamnée par l’ONU, constitue un obstacle majeur à la solution à deux États, en grignotant toujours plus le territoire palestinien.
Selon une carte publiée par le Likoud, parti du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, les nouvelles colonies s’étendent du nord au sud de la Cisjordanie, fragmentant davantage un espace déjà morcelé. Parmi elles, deux sites évacués en 2005, Homesh et Sa-Nur, seront réinstallés, marquant un retour symbolique des colons juifs.
Cette annonce intervient dans un contexte diplomatique tendu. Alors que l’émissaire américain pour le Moyen-Orient évoquait, la veille, un « bon ressenti » sur une possible trêve à Gaza, Israël fait face à des critiques croissantes, y compris de ses alliés, sur sa conduite de la guerre.
Parallèlement, la France et l’Arabie saoudite s’apprêtent à co-présider une conférence onusienne en juin prochain, pour relancer l’idée d’un État palestinien indépendant.
Le gouvernement Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël, accélère depuis 2022 les faits accomplis territoriaux, selon des ONG. «Nous n’avons pas pris une terre étrangère, mais l’héritage de nos ancêtres. Prochaine étape : la souveraineté», a déclaré Smotrich, confirmant une stratégie d’annexion de facto.
Aujourd’hui, près de 500.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie au milieu de 3 millions de Palestiniens, rendant chaque jour plus improbable une coexistence territoriale viable.