Les forces armées de l’Ukraine ont lancé une vaste offensive aux drones contre plusieurs bases aériennes militaires russes, dont certaines situées à plus de 4.000 km du front.
Cette attaque, la plus audacieuse en profondeur du territoire russe depuis le début du conflit, survient à la veille de pourparlers de paix entre Moscou et Kiev, prévus ce lundi 2 juin à Istanbul en Turquie.
Selon une source proche des services de sécurité ukrainiens (SBU), cette « opération spéciale d’ampleur » a ciblé quatre aérodromes stratégiques abritant des bombardiers Tu-95, Tu-22 et des avions radar A-50 utilisés pour les frappes de l’armée russe en Ukraine, précisant qu’au total, 41 appareils auraient été endommagés ou détruits.
Le ministère russe de la Défense a confirmé des incendies sur « plusieurs appareils aériens » dans les bases d’Olenia (région de Mourmansk) et de Belaïa (Sibérie orientale), tout en affirmant avoir intercepté des drones et arrêté des suspects.
Baptisée « Toile d’araignée », cette opération aurait été planifiée pendant dix-huit mois sous la supervision directe du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, révèle la même source.
Les drones auraient été introduits clandestinement en Russie, dissimulés dans des conteneurs de transport équipés de toits ouvrants à déclenchement à distance. Des vidéos non vérifiées, montrent des drones décollant de ces camions.
Volodymyr Zelensky a conditionné toute avancée à un « cessez-le-feu complet » et la libération des prisonniers ukrainiens, appelant à la tenue d’une rencontre au sommet avec le président russe, Vladimir Poutine.
Parallèlement, la Russie fait face à de nouveaux incidents majeurs, dont l’effondrement de deux ponts ferroviaires dans les régions de Koursk et Briansk ayant fait au moins sept morts, sans qu’un lien avec le conflit ne soit établi.
L’attaque aux drones menée par l’armée ukrainienne marque une évolution tactique. L’Ukraine, traditionnellement sur la défensive, démontre sa capacité à frapper des cibles stratégiques en profondeur du territoire russe. Dans la nuit suivante, Kiev a affirmé avoir repoussé un record de 472 drones russes, et 385 ont été neutralisés.
Alors que les positions des deux camps restent diamétralement opposées, ces développements illustrent l’impasse militaire et la complexité des négociations à venir. L’opération « Toile d’araignée », au-delà de son impact matériel, envoie un message clair au Kremlin sur la détermination ukrainienne à transposer le conflit en territoire russe.