Le candidat nationaliste polonais, Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle en Pologne, avec 50,89% des voix face au maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski ayant obtenu 49,11% des suffrages, selon les résultats officiels publiés ce lundi 2 juin.
Cette victoire étriquée, marquée par un taux de participation record de 71,63%, ouvre une période d’incertitude politique dans ce pays clé de l’Union Européenne (UE) et de l’OTAN.
La nuit du vote a tenu en haleine, la nation de 38 millions d’habitants. Les premiers sondages sortis des urnes donnaient un léger avantage à Trzaskowski avant que le scrutin ne bascule en faveur du candidat nationaliste.
« Nous avons gagné et nous sauverons la Pologne » a déclaré Nawrocki à ses partisans, promettant de briser « le monopole du pouvoir » du Premier ministre pro-européen, Donald Tusk.
Cette élection, qualifiée par la politologue polonaise, Anna Materska-Sosnowska, de « véritable choc de civilisations », reflète les fractures profondes de la société polonaise.
D’un côté, les électeurs partisans de Nawrocki, privilégient « les valeurs catholiques » et une souveraineté renforcée face à Bruxelles et de l’autre côté, les partisans de Trzaskowski militent pour une intégration européenne accrue et des réformes sociétales progressistes.
La victoire de Nawrocki, ancien boxeur amateur et directeur de l’Institut de la mémoire nationale, risque de bloquer les réformes progressistes du gouvernement et pourrait également raviver les tensions avec l’UE sur l’État de droit et refroidir les relations avec l’Ukraine voisine, dont le candidat nationaliste critique son adhésion à l’UE et à l’OTAN
Le nouveau président, qui dispose d’un droit de veto législatif, pourrait entraver l’action du gouvernement Tusk et potentiellement provoquer de nouvelles élections législatives. Son élection renforce également le parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir entre 2015 et 2023
Alors que l’Europe observe avec inquiétude les résultats de ce scrutin, la Pologne s’apprête à vivre une cohabitation difficile entre un gouvernement pro-européen et une présidence souverainiste, dans un contexte de polarisation accrue de la société.