Le parti ultra-orthodoxe Shass a annoncé mercredi 16 juillet, son retrait du gouvernement israélien tout en réaffirmant son soutien à la coalition dirigée par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Cette décision intervient en pleine controverse autour de l’exemption de service militaire des étudiants juifs ultra-orthodoxes, un sujet sensible et ancien qui menace aujourd’hui la stabilité politique du pays.
Dans un communiqué, le Shass a déclaré quitter ses fonctions gouvernementales « le cœur lourd », dénonçant la suppression du régime d’exemption dont bénéficiaient jusque-là les étudiants des yeshivas. Cette mesure, perçue comme une remise en cause des privilèges accordés à la communauté haredi, cristallise les tensions entre les différentes composantes de la coalition gouvernementale.
Plus tôt cette semaine, le parti Judaïsme unifié de la Torah (UTJ), une autre formation ultra-orthodoxe, avait annoncé son retrait complet de la coalition. Avec ce départ, la majorité parlementaire de Netanyahu ne tient désormais plus qu’à un seul siège, ce qui met Netanyahu et son gouvernement dans une position de faiblesse.
Malgré son départ du gouvernement, le Shass s’est engagé à continuer de voter avec la coalition à la Knesset. Cette posture permet à Benjamin Netanyahu de conserver, pour l’instant, une marge de manœuvre suffisante pour éviter des élections anticipées, et potentiellement obtenir l’approbation d’un accord de cessez-le-feu à Gaza.
La session estivale de la Knesset, qui débute le 27 juillet pour trois mois, offre un court répit au Premier ministre pour tenter d’apaiser les tensions avec ses alliés politiques, mais les divisions sont profondes. Tandis que les partis ultra-orthodoxes réclament la préservation de leurs exemptions du service militaire, les ministres d’extrême-droite, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, exigent la poursuite de la guerre contre le Hamas, sans aucun compromis.
Dans ce contexte, le Shass a exhorté Benjamin Netanyahu à user de « tous les moyens » pour parvenir à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, illustrant les fractures croissantes au sein d’une coalition désormais fragilisée.