Sous l’égide de l’ONU, Chypre au cœur d’un nouveau round diplomatique

Après des années d’impasse, une nouvelle réunion informelle sur la question chypriote réunit cette semaine à New York, les deux parties chypriotes – grecque et turque – ainsi que les puissances garantes à savoir : la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni. Il s’agit de la deuxième rencontre cette année, bien que les engagements pris lors de la précédente réunion tenue le 17 mars à Genève, n’aient pas été appliqués.

Dans un contexte géopolitique tendu, perçu comme favorable à Ankara, Nicosie aborde ce rendez-vous avec un objectif modeste mais essentiel : éviter un nouvel enlisement. « Nous voulons maintenir le processus en vie, avec pour but de lancer rapidement des pourparlers de fond », insiste Yannis Antoniou, porte-parole adjoint du gouvernement chypriote.

Les mesures de confiance décidées à Genève, notamment l’ouverture de quatre nouveaux points de passage entre les deux zones, sont restées lettre morte. La partie chypriote grecque accuse son homologue turque de bloquer les discussions, invoquant l’impossibilité de décider sans l’accord de l’armée turque. « C’est révélateur du rôle de la Turquie en tant que puissance occupante », dénonce Antoniou, qui refuse toute ouverture non réciproque.

Autre point de tension : la proposition d’un parc photovoltaïque commun. Pour Nicosie, celle-ci revient à reconnaître de facto deux États souverains, une ligne rouge infranchissable.

Si l’envoyée de l’ONU, Maria Angela Holguín, alerte sur le creusement du fossé entre les deux communautés chypriotes, la République de Chypre affirme agir pour préserver l’unité sociale, notamment en facilitant l’accès aux services religieux pour les Chypriotes turcs. «Il s’agit de deux réalités profondément différentes, ce qui complique la restauration de la confiance», a conclu Yannis Antoniou.

Les consultations se poursuivront jeudi, après un dîner informel organisé par le Secrétaire général des Nations unies à New-York.