Sahara : Antonio Guterres plaide pour la prolongation du mandat de la MINURSO jusqu’en 2026

Dans son dernier rapport adressé aux membres du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, recommande de prolonger d’un an le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2026. Pour lui, la mission onusienne joue un rôle essentiel dans la prévention de toute escalade supplémentaire et du risque de débordement régional. Elle constitue également la principale source d’information et d’analyse impartiale sur la situation dans la région.

Antonio Guterres appelle parallèlement au renforcement de la coopération régionale entre le Maroc et l’Algérie, estimant que « les deux voisins ont un rôle crucial à jouer dans la recherche d’une solution à la question du Sahara », laquelle contribuerait, selon lui, à consolider leurs perspectives de sécurité et de développement. Le secrétaire général déplore toutefois qu’« aucune amélioration concrète » n’ait été constatée à ce jour et exhorte Rabat et Alger à « redoubler d’efforts » pour relancer le dialogue, rappelant à cet égard la main tendue du Roi Mohammed VI à l’Algérie dans son discours du Trône du 29 juillet.

Le rapport revient également sur la position réaffirmée des États-Unis en faveur de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, ainsi que sur le communiqué conjoint publié début juin par Rabat et Londres, dans lequel le Royaume-Uni a qualifié le plan d’autonomie marocain de « base la plus crédible, viable et pragmatique pour une résolution durable du différend ».

Antonio Guterres indique par ailleurs avoir reçu une lettre du représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, détaillant les efforts du Royaume en matière de développement économique et social dans les provinces du Sud : amélioration des infrastructures, accès à l’eau potable et à l’électricité, renforcement des services de santé et d’éducation. Le rapport cite également les données du recensement national de 2024, faisant état d’une hausse de la population locale, passée d’environ 450 000 à 600 000 habitants.

Sur le terrain, la MINURSO a rapporté plusieurs tirs attribués au Polisario, notamment dans la zone de Mahbes, au nord du mur de défense. Quatre roquettes sont récemment tombées à proximité du site de la mission à Es-Smara, dont l’une à seulement 200 mètres des installations onusiennes, sans faire de victimes. Le rapport dénonce en outre les restrictions imposées par le Polisario aux déplacements de la MINURSO, qui entravent la pleine exécution de son mandat, déjà fragilisé par un manque de financement et des échanges limités avec l’entité séparatiste.

Parallèlement, le Maroc a finalisé la construction d’une route de 93 kilomètres reliant Es-Smara à la Mauritanie, bien qu’elle ne soit pas encore ouverte à la circulation.

Enfin, sur le plan humanitaire, le secrétaire général tire la sonnette d’alarme sur la détérioration des conditions de vie dans les camps de Tindouf. Les agences onusiennes y signalent une hausse inquiétante de la malnutrition et de l’anémie, notamment chez les femmes et les enfants, aggravée par la baisse du financement international. Guterres appelle les bailleurs de fonds à accroître leur soutien et à garantir un accès équitable à l’aide humanitaire pour les réfugiés.