Le chancelier allemand, Friedrich Merz a mis en garde mercredi contre toute tentative des Etats-Unis de mener des négociations sur l’avenir de l’Ukraine avec la Russie sans associer pleinement les partenaires européens. Devant les députés du Bundestag, le dirigeant allemand a rappelé que toute perspective de règlement durable du conflit exige non seulement l’accord de Kiev, mais aussi celui de l’ensemble des capitales européennes.
Soulignant que les Européens « souhaitent voir la guerre prendre fin au plus vite », Merz a insisté sur le fait qu’un compromis conclu exclusivement entre « grandes puissances » risquerait d’ignorer les réalités régionales, les intérêts stratégiques de l’Union européenne et les droits souverains de l’Ukraine. Une telle approche, a-t-il averti, ne saurait constituer «une base viable pour une paix durable».
«En ce moment décisif pour l’Ukraine, pour l’Europe et pour notre alliance avec les États-Unis, les affaires européennes ne peuvent être discutées qu’avec l’Europe», a soutenu le chancelier allemand qui a tenu à rappeler la place du continent dans l’équation géopolitique : « L’Europe n’est pas un pion, mais un acteur souverain qui défend ses intérêts et ses valeurs».
Merz a également réaffirmé la position fondamentale de Berlin et de l’UE : la guerre pourrait cesser immédiatement « si la Russie mettait fin à son agression illégale et retirait ses troupes du territoire ukrainien». Tant que ces conditions ne seront pas réunies, a-t-il souligné, les Européens doivent maintenir une position unie, tant sur l’aide militaire que sur les futures discussions diplomatiques.
En marge du sommet UE-Union Africaine (UA) à Luanda en Angola, le chancelier Merz avait déjà salué, lundi, les modifications apportées au plan de paix défendu par Donald Trump lors des consultations de Genève.
Il avait toutefois tempéré les attentes en affirmant ne pas anticiper de «percée cette semaine». Merz a rappelé la ligne rouge européenne : aucune solution ne doit entraîner des concessions territoriales imposées à l’Ukraine, et tout accord futur devra inclure des garanties de sécurité robustes pour Kiev.

