À la veille d’une réunion ministérielle cruciale de l’OTAN, mercredi à Bruxelles, l’Allemagne a adopté un ton apaisant concernant l’absence du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, cherchant à minimiser les inquiétudes sur la solidité du lien transatlantique.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul a assuré que les consultations entre alliés restaient étroites et continues, indépendamment de cette non-participation remarquée du Chef de la diplomatie américaine.
«Nous menons des consultations étroites avec la partie américaine. Nous poursuivrons ces discussions dans les prochains jours», a-t-il déclaré aux journalistes, précisant avoir eu récemment un long entretien téléphonique avec son homologue de Washington, et que d’autres capitales européennes en avaient fait de même.
Wadephul a invoqué la résilience de l’Alliance, affirmant que «cette alliance transatlantique prospère grâce à une connexion dynamique. Cette conscience est tout aussi répandue à Washington qu’ici à Bruxelles». Son discours visait clairement à désamorcer la perception d’une tension politique au sein de l’OTAN, en insistant sur la communauté d’intérêts et de sécurité.
Cependant, l’absence des Etats-Unis de la réunion de l’OTAN intervient au moment où Washington poursuit une diplomatie parallèle sur le dossier ukrainien, source de friction avec les Européens.
La Maison Blanche a récemment transmis une proposition de paix en 28 points, élaborée sans consultation formelle de l’OTAN. La veille de la réunion, les émissaires de Donald Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, discutaient même d’une version révisée de ce plan avec le président russe, Vladimir Poutine à Moscou.
Ainsi, si Berlin présente cette absence comme un simple contretemps logistique, elle symbolise aux yeux de nombreux observateurs une double dynamique préoccupante : un dialogue transatlantique institutionnel maintenu, mais concurrencé par des canaux directs et unilatéraux entre Washington et Moscou.
L’assurance allemande tente de colmater cette brèche de défiance, réaffirmant la primauté de la voie multilatérale face aux initiatives solitaires de la puissance américaine.

