Le Premier ministre indien, Narendra Modi devrait recevoir ce vendredi 5 décembre à New Delhi, le président russe, Vladimir Poutine pour une rencontre stratégique destinée à consolider un partenariat historique mis sous pression par Washington qui tente de forcer l’Inde à cesser ses achats de pétrole russe en pleine guerre en Ukraine.
Dès l’arrivée du dirigeant russe jeudi soir à New-Delhi, les deux hommes ont multiplié les gestes d’amitié. Dans un entretien accordé à India Today avant son départ de Moscou, Vladimir Poutine s’est déclaré «très heureux» de retrouver son «ami Narendra Modi», saluant un dirigeant « qui ne cède pas sous la pression ».
Modi s’était lui-même rendu à l’aéroport pour l’accueillir, soulignant sur X, la «profonde amitié indo-russe», une relation «éprouvée par le temps » et bénéfique « aux deux peuples », les deux pays sont membres influent du groupe des BRICS qui cherche à équilibrer les relations internationales face au puissant bloc des puissances occidentales coiffés par les Etats-Unis.
Après un dîner privé, les discussions formelles doivent durer près de deux heures ce vendredi. Plusieurs accords sont attendus, notamment dans le domaine des hydrocarbures et surtout de l’armement, un pilier traditionnel de la coopération bilatérale russo-indienne.
La visite de chef du Kremlin intervient dans un contexte délicat pour New Delhi, dont les relations avec les États-Unis se sont tendues. Washington reproche à l’Inde de financer indirectement l’effort de guerre russo-ukrainienne en continuant d’importer du pétrole russe à prix réduit.
Fin août dernier, le président Donald Trump a imposé une surtaxe de 50 % sur les exportations indiennes vers les USA, alors même que des négociations pour un accord de libre-échange étaient en cours. Il affirme depuis lors, avoir obtenu la promesse de New-Delhi, d’une réduction drastique des achats de brut russe, qui représentent encore 36 % du pétrole raffiné en Inde.
Si New Delhi n’a jamais confirmé cet engagement, les importations ont reculé selon la plateforme Kepler, et plusieurs groupes indiens ont annoncé l’arrêt de leurs achats du pétrole russe, au moment où Moscou, met en avant les bénéfices mutuels de ces échanges commerciaux entre les deux pays.
L’Inde, qui n’a jamais condamné directement l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, continue de défendre un ordre mondial « multipolaire ». Malgré une diversification de ses fournisseurs d’armes — dont la France — la Russie demeure un partenaire essentiel.
New Delhi s’intéresse notamment aux systèmes S-400 et au chasseur de cinquième génération Su-57. Modi et Poutine devraient également chercher à rééquilibrer des échanges commerciaux record, évalués à 68,7 milliards de dollars, actuellement largement favorables à Moscou.

