La lourde tâche qui a été confiée au ministre de l’intérieur et qui consiste à trouver un consensus entre les différents partis politiques semble s’être soldée par un échec. Depuis plus d’un mois et demi de consultations relatives aux projets de lois électorales, les réunions entre le ministre de l’intérieur et les formations politiques se suivent et se ressemblent. Et pour cause, aucun des points abordés n’a été tranché. Qu’il s’agisse du projet de loi organique sur les partis, du projet de loi organique sur la chambre des représentants ou encore du projet de loi sur les élections, l’impasse est totale. L’adoption de lois électorales. Et les questions du découpage, du seuil électoral et de la liste nationale sont autant de freins à l’adoption des lois électorales.
Les partis politiques sont campés sur leurs positions et il est impossible de leur faire changer d’avis. Face à ce dur constat, Taib Cherkaoui a fait le choix de se retirer de la partie. Un choix davantage motivé par le tollé suscité par la présentation, à la réunion du vendredi 26 août, de la deuxième mouture du projet de loi organique sur la chambre des représentants. Le ministre a estimé qu’il était probablement vain d’en faire une troisième et qu’il était probablement plus judicieux de passer la main au parlement. De fait, Taib Cherkaoui ne disposait d’aucun élément le laissant prétendre à un quelconque changement de posture.
A noter que certains partis avaient commencé à contester l’intervention du ministère de l’intérieur dans l’élaboration des projets de lois électorales.
En effet, pour ces derniers la recherche d’un consensus entre les grands et les petits partis est vaine, tant les écarts de point de vue étaient importants. C’est désormais le parlement qui prendra la relève. Selon certains observateurs, certaines questions devraient passer plus facilement que d’autres. Ainsi, pour ce qui est du seuil électoral, il est fort probable que celui-ci soit maintenu à 6%. En effet, lors des précédentes discussions, la majorité des grandes formations se sont prononcées en faveur de la fixation du seuil à 6% au niveau national et local, seuls les petits partis ont revendiqué son abaissement. Ainsi, entre l’argument de balkanisation et celui de marginalisation, il y a fort à parier que ce soit le premier qui l’emporte. La question de la liste nationale est pour sa part plus délicate, notamment en raison des divergences de propositions jusque la faites par les grands partis. Les débats promettent d’être animés !