Nouvel épisode dans le bras de fer Benkirane- Akhannouch ou rupture réelle du dialogue entre le chef du gouvernement désigné et son principal interlocuteur pour la formation de la majorité ? La bataille des communiqués et contre-communiqués du week-end révèle en tout cas l’extrême difficulté qu’éprouve Benkirane à former son gouvernement.
Ceci est d’autant plus inquiétant que les institutions exécutive et parlementaire du pays sont en situation de paralysie depuis trois mois, sans que le chef du gouvernement se décide à annoncer son échec à former une majorité et à présenter sa démission au roi.
En annonçant dimanche que les discussions avec Aziz Akhannouch, le président du RNI et Mohand Laenser, secrétaire général du MP, sont « closes », le chef du gouvernement ferme la dernière porte qui lui restait. La question est de savoir maintenant quels sont les autres partis avec lesquels Benkirane peut discuter.
En plus du RNI et du MP, il a aussi exclu l’USFP et l’UC de ses consultations. Quant au parti de l’Istiqlal de l’incontrôlable Hamid Chabat, il est hors course depuis son fameux dérapage sur la Mauritanie.
Arithmétiquement, le chef du gouvernement ne dispose au Parlement que des 125 sièges de son propre parti, le PJD, auxquels s’ajoutent les 12 voix de son fidèle allié du PPS. L’ensemble fait 137 sièges, loin de la majorité requise des 198 voix. L’opinion avait cru à un début de solution après le rappel à l’ordre royal, mais apparemment les choses continuent à faire du sur place.