Nommé à peine il y a sept mois au secrétariat général de l’Union Pour la Méditerranée (UPM), un projet cher au président français, Nicolas Sarkozy, et voilà que le diplomate marocain Youssef Amrani jette l’éponge sans donner d’explications. Amrani est allé prendre de manière précipitée ses nouvelles fonctions de ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au sein du gouvernement Benkirane. Si sa nomination au département des A.E. paraît tout à fait logique puisqu’il occupait avant de rejoindre l’UPM, le poste de Secrétaire général au même département, son admission au cabinet Benkirane sous l’étiquette du parti de l’Istiqlal (PI), a suscité moult interrogations tant dans les rangs des militants du parti de la balance que parmi l’opposition. Pour les Istiqlaliens, le diplomate tangérois a tout le temps, joué le rôle de figurant au sein des instances dirigeantes du PI. Il a été effectivement élu en 1974 membre du Comité exécutif de l’Union générale des étudiants du Maroc (UGEM) et puis membre du bureau exécutif de la Jeunesse du Parti de l’Istiqlal en 1978. Mais en réalité, Amrani n’a jamais été un des dirigeants effectifs du parti, même si dans sa biographie, il est cité comme métant membre du Conseil National du PI et de ses Commissions des affaires étrangères et économique. C’est pourquoi, de l’avis de nombre d’observateurs à Rabat, son départ précipité de l’Union pour la Méditerranée peut être interprétée, comme une rupture entre le Royaume chérifien et cette jeune organisation créée il y a juste trois ans à l’initiative du président Sarkozy pour justement donner un nouveau souffle au processus de Barcelone qui agonisait. A l’annonce de sa nomination, Paris a félicité du bout des lèvres, Youssef Amrani, en saluant le travail «particulièrement important» qu’il a accompli en tant que secrétaire général de l’UPM. C’est le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero qui s’est chargé de ce geste au teint purement protocolaire. D’ailleurs, le prédécesseur de Youssef Amrani, le Jordanien Ahmed Massa’deh avait quitté de la même manière le poste de S.G de l’UPM, un an seulement après son entrée en fonction. Peu prolixe, ce dernier avait simplement indiqué que « les conditions dans lesquelles il avait accepté (ce poste) avaient changé». A l’époque on avait attribué la lassitude du Jordanien à la paralysie d’une organisation impuissante à surmonter les blocages liés au conflit israélo-palestinien. Deux départs plein de mystères qui en disent long sur la longévité de cette organisation régionale qui peine toujours à s’imposer et risque l’extinction à court terme.
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