Samedi dernier s’est tenue la première réunion de la commission interministérielle nouvellement constituée et ayant pour principal objectif une révision générale des cahiers de charges des médias audiovisuels publics, initialement proposés par le ministre de la communication PJidiste Mostafa El Khalfi.
Fait majeur de cette réunion, la nomination de Nabil Ben Abdellah à la tête de cette commission ad hoc alors que celui-ci occupe désormais la fonction de ministre de l’Habitat. Pour beaucoup, cette nomination s’explique par le fait que Ben Abdellah fut l’instigateur des cahiers des charges actuellement en vigueur. Sa participation, à la libéralisation de l’audiovisuel et à la signature du contrat-programme avec la presse écrite du temps où il était ministre de la communication sous le gouvernement Jettou, y est également pour quelque chose. Ainsi, le recours à ce « super sauver » pour limiter la casse et revoir les points ayant essuyés le plus grand nombre de critiques, parait presque logique. Nabil Benabdellah avait d’ailleurs regretté le manque de concertation dans l’élaboration des cahiers des charges, lesquels sont d’une importance pourtant majeure.
Mustafa El Khalfi garde tout de même la main sur le dossier aux côtés d’Abdallah Baha, de Nizar Baraka, de Mohamed Louafa, de Driss Dahak et de Mustapha Ramid dont la présence n’a pas manqué d’étonner quelques uns.
Bien qu’il n’y ait pas eu de déclaration officielle concernant les points qui constitueront l’essentiel des travaux de la commission Ben Abdellah, on peut facilement imaginer que la focale sera mise sur les plus crisogènes, ayant fait polémique ces dernières semaines.
Il s’agit notamment de la suppression de la publicité de la loterie qui avait suscité une levée de bouclier y compris au sein du gouvernement avec en tête des contestataires Mohamed Ouzine. Le volet religieux devrait également constituer un point central de discussion avec en particulier l’obligation d’inviter systématiquement des hommes de religion sur les plateaux des émissions ayant pour cibles prioritaires femmes et aux enfants. Des décisions très controversées que les professionnels des médias voient davantage comme des grilles de programmes imposées que comme de simples cahiers des charges. Nul besoin de s’étendre sur l’impact (évité de justesse) de ces décisions sur l’indépendance des médias. Affaire à suivre !