Les lapsus du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane font ces derniers temps, la Une de la plupart des quotidiens marocains. Les excuses qu’il a présentées au Roi Mohammed VI, suite à la publication par le journal arabophone Assabah d’un entretien dans lequel il se plaignait de sa mauvaise communication avec l’entourage royal. Peu de temps après, il a n’a pas été épargné par les critiques des militants de sa formation le parti Justice et Développement (PJD) et ses opposants politiques. Le chef de l’exécutif tente tant bien que mal, de se défendre en affirmant que ses propos ont été déformés. Cet article, soutient-il, est un acte malveillant, visant à miner ses relations avec les différentes institutions constitutionnelles et à leur tête le Roi Mohammed VI. Abdelilah Benkirane invita à cet effet, ses ministres à faire preuve de plus de vigilance dans leurs déclarations à la presse. Quelques jours auparavant, ce même Benkirane s’est fait piéger par l’animateur d’Al Jazeera qui lui a soutiré durant son émission « Bila Houdoud » (Sans frontières) la fameuse phrase : «Puisse Dieu pardonner aux corrompus»!
Depuis la diffusion de cette émission, Benkirane est malmené tant par ses partisans au sein du PJD, que par ses adversaires politiques et des acteurs de la société civile. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir voulu blanchir les personnalités supposées ayant trempé dans des affaires de corruption ou de dilapidation des deniers publics.
Mais ce qui est étonnant dans cette affaire, l’animateur d’Al Jazeera qui d’habitude, ne rate pas ses invités pour leur tirer les vers du nez, est revenu tout récemment à la charge, mais cette fois-ci pour prendre la défense du chef du gouvernement marocain, qu’il avait reçu à deux reprises sur son plateau.
Le réputé journaliste égyptien Ahmed Mansour assure que les intentions de Benkirane de combattre la corruption et la déprédation sont sérieuses, même si ses propos ont fâché certains de ses compatriotes. Pour l’animateur de Bila Houdoud, c’est une vérité que tout gouvernant est sensé révéler à son peuple.
Abdelilah Benkirane doit cependant se consoler par le fait qu’il n’est pas le seul au sein du gouvernement à éprouver des difficultés de maitriser sa langue surtout devant la presse. Lui qui est un peu plus bavard, devrait s’inspirer de Paul Watzlawick de l’école de Pale alto qui disait : « trop de communication tue la communication ».