Les américains ont tranché en désignant le candidat démocrate et adressent un message clair aux responsables politiques : donner confiance au système déjà mis en place, consolider les réformes et les acquis des quatre années du gouvernement Obama.
L’Amérique a choisi Obama. « George W Bush a eu sa seconde chance, pourquoi pas Obama ? », s’est exprimé un citoyen américain après l’annonce des résultats. Le président américain a obtenu 303 grands électeurs contre 206 pour son adversaire républicain Mitt Romney.
Une victoire qui s’est dessinée, lentement, tout au long de la soirée, alors que les décomptes étaient extrêmement serrés dans certains Etats-clés comme la Floride ou la Virginie.
Mais, comme prévu, c’est finalement dans l’Ohio que l’élection a été décisive. Peu avant minuit, les chaînes de télévision ont officiellement annoncé la victoire d’Obama dans cet Etat. Combinée avec des victoires dans le Wisconsin, l’Iowa et le New Hampshire, cela a assuré sa réélection.
Ainsi, le bilan des deux candidats est resté mitigé jusqu’à la fin maintenant le suspens chez les Américains. Personne ne savait ce qui allait se passer, alors que les statistiques réalisées, à titre d’exemple, par Real Clear Politics, plaçaient Obama et Romney à égalité. Ainsi, au niveau national, le candidat démocrate a emporté environ 50,2% des voix contre 48,3% pour son adversaire républicain.
Par ailleurs, la Chambre des représentants est restée acquise aux républicains, et le Sénat devrait demeurer sous la coupe des alliés démocrates du Président.
Barack Obama devra encore faire face à une forte opposition des républicains et échapper à une paralysie politique qui se dresse à l’horizon d’ici la fin de l’année. A noter qu’ils devront opter pour des compromis et devront donc s’entendre sur la question budgétaire. Si le désaccord persiste, des baisses draconiennes de dépenses et des hausses d’impôts entreront automatiquement en vigueur au 1er janvier, menaçant de faire retomber les Etats-Unis en récession. Obama aura du pain sur la planche. Le chef de la majorité à la Chambre, le républicain John Boehner, a notamment annoncé la couleur des relations futures entre les deux branches du gouvernement après la victoire d’Obama promettant à l’antenne de Fox News (pro républicains) de ne faire aucune concession. Le président réélu l’avait compris en prononçant son discours après sa victoire : « Nous ne sommes pas aussi divisés que notre système politique veut le laisser croire. Nous ne sommes pas aussi cyniques que ce que pensent les observateurs. Nous sommes plus importants que la somme de nos ambitions individuelles et nous sommes plus qu’une collection d’Etats républicains et démocrates », a t-il précisé. Et de poursuivre : « Dans les semaines et les mois à venir, j’ai l’intention de tendre la main, et de travailler avec les dirigeants des deux partis pour être à la hauteur des problèmes que nous ne pouvons résoudre qu’ensemble », a-t-il évoqué, rappelant la réduction des déficits, la réforme du code des impôts, ou encore celle de l’immigration.
Le camp du Président peut déjà se féliciter d’avoir l’avantage concernant les grands électeurs étant donné que Michael Bloomberg, le très puissant maire de New York, millionnaire, icône des Indépendants, a décidé de soutenir le Président sortant. «Un choix notamment lié à la gestion de l’après-Sandy», a-t-il précisé. Sa prise de position a poussé certains indécis à finalement voter pour le candidat démocrate.