La course à la succession d’Abdelouahed Radi à la tête de l’USFP ne se fera pas sans coups fourrés. Un exercice dans lequel nombreux de nos partis excellent en pareilles circonstances. Avant même d’avoir officialisé sa candidature, Fathallah Oualalou s’est retrouvé exposé à un incroyable buzz médiatique.
Imaginez un Oualalou qui s’amuserait à briguer la tête du parti historique de la gauche marocaine, alors même qu’il aurait été notifié de sa prochaine nomination au poste d’ambassadeur à Paris. C’est dire que les cinq candidats à la direction de l’USFP ne se feront pas de cadeaux d’ici le congrès de la mi-décembre. D’ores et déjà, une bataille sourde oppose les deux autres candidats : Ahmed Zaidi, le président du groupe parlementaire de l’USFP, et le tonitruant parlementaire Driss Lachgar. Enfin, Habib Malki et l’outsider Mohamed Talbi se démènent comme ils peuvent pour faire bonne figure. De l’autre côté, le trio dissident formé par Mohamed Achaâri, Laarbir Ajjoul et Ali Bouabid, n’a finalement pas présenté un candidat commun. Conscient de ses faibles chances au niveau de la base, il a préféré attendre des jours meilleurs. Achaâri, dont le nom était cité comme probable candidat, a ainsi abandonné définitivement la course, à quelques heures de la fin du délai de dépôt des candidatures. Les chances de Fathallah Oualalou augmentent-elles pour autant ? Cela reste à vérifier face à un Zaidi qui bénéficierait du soutien de quelques poids lourds du parti, comme l’inévitable Mohamed El Yazghi.
Au final, il est clair que la course à la direction de l’USFP ne se fera pas sur la base d’une alternative politique pour sortir le vieux parti de gauche du profond marasme dans lequel il est piégé. Ce sera plutôt une compétition entre chefferies à la recherche des voix d’une base éclatée, et surtout désabusée par la participation embrouillée de leur parti aux affaires.