Le discours du Roi Mohammed VI mercredi devant le Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) au Caire, a marqué par sa pertinence sur les questions qui se posent au monde musulman.
S’adressant à ses pairs musulmans, le souverain a souligné dans un discours lu en son nom par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, le rôle de la Oumma Islamique dans la contribution à la résolution des problèmes et des crises que connaît le monde. Les Etats musulmans disposent d’atouts leur permettant de s’ériger en véritable force de proposition et de jouer un rôle actif au niveau international. Dans ce sens, l’OCI représente un précieux instrument en mesure de formuler des propositions concrètes, en se positionnant comme un vecteur de solutions. L’objectif est de contribuer, par le biais de « l’ouverture positive et du dialogue constructif avec toutes les composantes de la société humaine » à résoudre les problématiques génératrices de violence et de crise. Dans ce contexte, l’OCI dispose d’armes authentiques que sont les vraies valeurs islamiques qui rejettent l’extrémisme, la violence et le terrorisme.
Pour ce qui est de la question palestinienne qui demeure au centre des préoccupations de la Oumma islamique, le Roi Mohammed VI a salué les efforts du président palestinien Mahmoud Abbas et la lutte courageuse du peuple palestinien qui ont été couronnés par l’octroi à la Palestine du statut de pays observateur non membre de l’ONU. Il s’agit d’un acquis « historique majeur » qu’il s’agit de consolider pour déjouer les « mesures agressives et unilatérales » du gouvernement israélien et l’extension inacceptable de la colonisation. Le souverain a également appelé toutes les parties palestiniennes à souscrire positivement aux efforts dédiés à la réconciliation, et dans lesquels le Maroc s’est engagé résolument en accueillant la récente réunion du dialogue inter-palestinien qui a été sanctionnée par la Déclaration de Rabat. En sa qualité de Président du Comité Al Qods, le souverain a assuré que le Maroc poursuivra ses efforts afin de prévenir la judaïsation de la Ville Sainte. Le Comité Al Qods continuera aussi, sous la direction du souverain, à œuvrer à la « réalisation de projets concrets à impact direct sur les habitants de la Ville sainte, et ce, à travers Beït Mal Al Qods ».
En ce qui concerne la crise syrienne, le souverain a insisté sur la nécessité de parvenir à un arrêt immédiat de la violence pour préserver l’unité du peuple syrien, tout en rappelant l’engagement du Royaume dans les efforts internationaux visant à trouver une solution politique à cette guerre désastreuse. La réunion ministérielle du Groupe des Amis du Peuple syrien, tenue dernièrement au Maroc, s’inscrit dans cette dynamique. Le souverain a particulièrement insisté sur la dimension humanitaire de la crise syrienne et l’initiative du Maroc de déployer un hôpital de campagne dans le camp Azzaatari en Jordanie, en plus des aides humanitaires envoyées aux réfugiés syriens en Jordanie et en Turquie.
Au sujet du Mali, le souverain a rappelé les mises en garde lancées de longue date par le Maroc contre les risques de déstabilisation que faisaient courir les groupes extrémistes et séparatistes à toute la zone sahélo-saharienne. Ces cris d’alerte n’ont été compris à leur juste mesure que tardivement, après que des groupes extrémistes armés, pour la plupart étrangers, se soient emparés des villes du Nord du Mali, imposant aux habitants leurs idées obscurantistes pour ébranler les fondements islamiques que le peuple malien s’est choisis depuis toujours. Les exactions les plus manifestes ont été portées contre la ville historique de Tombouctou. Une agression d’autant plus intolérable qu’elle a été menée au nom de l’islam contre une cité symbole de l’islam en Afrique noire et patrimoine universel. Le Maroc, qui entretient avec les pays du Sahel et du Sahara des relations historiques séculaires, n’hésitera pas à leur manifester sa solidarité pour la défense de leur souveraineté et leurs choix nationaux contre toute forme de terrorisme pratiqué au nom de l’islam qui, du reste, s’oppose à toute atteinte à la vie et aux sacralités, a souligné le souverain.