L’Etat marocain compte débourser 285,5 MDH pour la réhabilitation des vieux monuments historiques de l’ancienne médina de Fès et 300 autres millions de DH pour le traitement du bâti menaçant ruine.
C’est le Roi Mohammed VI en personne qui a donné le coup d’envoi à ce grand chantier qui intéresse 27 monuments historiques de la médina de Fès, classée depuis 1981, patrimoine national et mondial par l’Unesco. Il s’agit de cinq Médersas, quatre Borjs, trois Foundouks, trois Tanneries, deux Murailles, deux Ponts et huit monuments divers, dont la bibliothèque Al Quaraouiyine.
Pour donner forme à ces chantiers, le Souverain a présidé hier lundi à Fès, la cérémonie de signature de deux conventions portant sur la restauration et la réhabilitation des dits monuments. Un nouveau programme de réhabilitation de l’ancienne médina vient ainsi d’être lancé pour la période 2013-2017.
Selon la direction de l’Agence de Dédensification et Réhabilitation de Fès (ADER-Fès), il sera procédé, aux termes de la 1ère convention, au traitement d’environ 1.729 bâtisses (1er degré), avec une contribution de l’Etat au profit des habitants concernés, alors que 1.937 bâtisses (2è et 3è degrés) bénéficieront d’un suivi selon le degré de leur dangerosité. Une enveloppe de près de 330 millions de DH a été mobilisée dans le cadre de cette convention et qui couvre une période de 5 ans à compter de 2013.
La deuxième convention prévoyant un investissement de 285,5 millions de DH, concerne la restauration de 27 monuments historiques qui seront intégrés dans les domaines touristique, artisanal, économique et culturel.
Des efforts d’envergure sont ainsi consentis à tous les niveaux depuis 2004, pour la réhabilitation et la restauration des monuments historiques et le traitement du bâti menaçant ruine dans l’ancienne médina de la capitale spirituelle du Royaume.
La précarité de la situation socio-économique des ménages concernés, la sur-densification et surexploitation des bâtisses et leur statut d’occupation (la plupart des occupants sont des locataires), figurent parmi les principales causes de la prolifération de l’habitat menaçant ruine dans la ville de Fès comme dans les anciennes cités d’autres villes du royaume. L’approche qui a été adoptée à ce sujet repose sur le relogement des ménages occupant les bâtisses menaçant ruine et irrécupérables, la subvention à hauteur de 50 pc pour l’aide à la réhabilitation, en plus de la prise en charge par l’Etat des frais des études et d’encadrement.
Selon les estimations du ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville, le nombre de constructions menaçant ruine au niveau national s’élève à 144.000, un chiffre qui a poussé l’Etat à consacrer une enveloppe de 1,35 milliards de DH entre 2003 et 2011 pour apporter les solutions nécessaires à ce phénomène à travers des mesures qui ont bénéficié à 87.000 ménages.
Les principales mesures entreprises pour pallier à cette problématique qui toucherait selon des statistiques officielles, 31médinas et 740.000 ménages, ont consisté en l’attribution d’une aide financière aux familles affectées qui bénéficient de la priorité dans les programmes d’habitat social.
C’est à l’agence ADER-Fès que revient la charge de la mise en œuvre des mesures arrêtées et du suivi des chantiers jusqu’à leur achèvement et livraison aux institutions concernées.