L’IPE, l’indemnité pour perte d’emploi, est désormais acquise. C’est à la fois une première au Maroc et une bonne nouvelle pour les salariés après l’accord de la CGEM pour l’entrée en vigueur d’une indemnité qui a été âprement négociée par le patronat.
Pour donner son aval, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc exigeait un doublement de l’engagement budgétaire de l’Etat, de façon à assure un bon départ au système. C’est à présent chose faite. Le gouvernement a porté sa contribution à 500 MDH, ce qui garantit à l’IPE de meilleures chances de durabilité. Ainsi, le salarié qui aurait perdu son emploi de « manière involontaire » recevrait jusqu’à 70% de son salaire mensuel moyen des 36 derniers mois. L’IPE est toutefois assortie de nombreuses conditions, notamment sa limitation à un maximum de 6 mois en plus de son plafonnement à hauteur du SMIG, qui est de quelque 2300 DH. L’octroi de l’IPE sera toutefois strictement encadré. Les salariés concernés seront accompagnés par l’Anapec qui dispensera un programme de formation qualifiante et assistera dans la recherche d’un nouvel emploi.
En négociation depuis une décennie entre gouvernement, syndicats et patronat, l’IPE butait sur la résistance de la CGEM. La Confédération du patronat exigeait une contribution significative des pouvoirs publics afin de ne pas hypothéquer la viabilité du système. Finalement, le gouvernement a débloqué le dossier en portant le fonds d’amorçage à 500 millions de DH. La contribution des employeurs a été fixée à 0.38% et la moitié de ce montant aux salariés pour un salaire plafonné à 6000 DH. L’entrée en vigueur de l’IPE est prévue pour 2014.