Bruxelles tente de calmer le jeu suite aux vives protestations marocaines contre la décision de la commission parlementaire européenne de l’agriculture de modifier le régime d’accès des fruits et légumes marocains au marché communautaire.
Le ministre marocain de l’agriculture, Aziz Akhannouch a qualifié cette décision prise unilatéralement, de « démarche aussi étonnante qu’incompréhensible « .
Aux yeux de Rabat, le nouveau régime risque d’impacter fortement le secteur des primeurs et en particulier les tomates. Le secteur agricole marocain accusera de ce fait, la perte de pas moins de 35.000 emplois et un manque à gagner 156 millions d’euros au niveau des exportations de fruits et légumes vers le marché européen.
Ce qui risque aussi d’aggraver un peu plus la tension entre Rabat et Bruxelles, c’est la coïncidence de cette décision avec les négociations en cours entre le Maroc et l’UE en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), dont le 4ème round vient de se tenir du 7 au 11 avril à Bruxelles.
Réagissant lundi à la levée de boucliers du côté marocain, le porte-parole du Commissaire européen en charge de l’Agriculture et du développement durable, Roger Waite a tenu à rassurer le Maroc quand à ses préoccupations «justifiées» de voir cette modification impacter fortement ses exportations des fruits et légumes vers l’Europe.
C’est une décision, explique-t-il, qui s’applique aux fruits et légumes de tous les pays tiers et non seulement aux tomates marocaines.
Il a en outre annoncé que le DG de la Direction Agriculture de la CE, Jerzy Plewa, ira le 23 avril au Maroc, pour poursuivre les discussions d’ordre techniques déjà engagées depuis février dernier, au sein du sous-comité de l’agriculture.
« L’accord de pêche Maroc-UE n’est pas définitivement approuvé, et il prendra tout son temps pour cet effet », a averti vendredi, Zakia Driouch, secrétaire générale du Département de la pêche maritime, précisant qu’aucune date n’a encore été fixée pour la tenue de la commission mixte Maroc/Union européenne (UE) à propos de l’accord de pêche.
Ce n’est qu’après l’adoption finale de l’accord par le parlement marocain, que la flotte de pêche européenne pourra reprendre ses activités dans les pêcheries marocaines. Donc, le Maroc détient toujours cette carte au cas où…