En dépit de la propension des responsables du PJD à minimiser la défaite du parti aux élections partielles de Moulay Yacoub et Sidi Ifni, l’inquiétude n’en gagne pas moins les rangs de la formation islamiste.
Après l’échec cuisant du 24 avril, le mot d’ordre parmi les dirigeants du PJD est de minimiser la perte de deux sièges au Parlement au profit de deux partis de l’opposition, l’Istiqlal et le PAM. Une dépréciation en trompe l’œil quand on se rappelle que des dirigeants du parti islamiste ont pesé de tout leur poids dans les deux circonscriptions pour convaincre les électeurs.
Bien sûr, il y a toujours le taux de participation d’à peine 26% que les amis du Chef du gouvernement avancent pour relativiser l’échec du parti à la tête de la majorité. Il y a aussi le ton soupçonneux d’Abdellah Boanou sur la gestion des opérations électorales par le ministère de l’Intérieur. Un « détail » qui n’aurait certainement pas retenu l’attention du chef du groupe parlementaire du PJD si les résultats avaient été en faveur du parti islamiste.
Ce qui est certain, c’est que ce vote sanction reflète le mécontentement de nombreux électeurs, sidérés par les décisions impopulaires du gouvernement Benkirane. De la même manière qu’il pourrait être un indicateur peu rassurant pour le PJD, d’autant plus que les élections communales approchent à grands pas. A la décharge du parti de la lampe, le claque électorale ramassée s’inscrit, somme toute, dans l’ordre presque normal des choses. Il semble que, à mi-mandat, ce soit le sort de nombreux partis au pouvoir…