Le secteur de l’immobilier se trouve depuis le début 2014 dans une mauvaise posture comme en témoigne la baisse des ventes du ciment et des crédits bancaires pour habitat.
Selon les toutes dernières données de Bank Al Maghrib, le secteur de l’immobilier est plongé dans une crise sans précédent.
Dans sa revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière du mois de mai, la Banque centrale précise que l’encours du crédit immobilier a décéléré, revenant à 3,5pc à fin mars 2014, au lieu de 7,1pc l’année précédente. Ce ralentissement est consécutif à la baisse de 10pc à 6,2pc, des crédits accordés à l’habitat au moment où les prêts aux promoteurs immobiliers ont reculé de 3,5pc contre +0,9pc durant la même période de l’année écoulée.
Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), les ventes de ciment ont accusé une baisse de 3,1 pc à fin avril 2014, après une chute de 16,5 pc un an auparavant, selon Bank Al Maghrib.
Les professionnels imputent la responsabilité de ces contreperformances du secteur essentiellement aux banques qui, disent-ils, refusent de plus en plus, l’octroi de crédits tant aux promoteurs qu’aux particuliers désirant acquérir un logement.
Durant les derniers six mois, précise le président de la Fédération des petits promoteurs immobiliers, Ahmed Bouhmid, les ventes de logements ont chuté de 35 %, obligeant certains promoteurs des petites villes à réduire de 25% leurs prix de vente.
En revanche dans les grandes villes comme Casablanca ou Rabat, les prix ont été maintenus, malgré les méventes, à leur niveau antérieur à la crise, en raison de l’acquisition des terrains à bâtir à des prix élevés.
Le taux de rejet des demandes de crédits bancaires, déplore Bouhmid, a nettement augmenté et les délais de réponse des banques été excessivement allongé atteignant quatre mois sinon plus.
Les banques ont été également pointées du doigt par le président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, Benmanssour qui leur reproche d’avoir amplifié la crise dans l’immobilier, en refusant de financer l’achat mêmes des logements sociaux ou moyens standing malgré les garanties que leur offre l’Etat à travers le Fonds de garantie des prêts au logement «Fogarim». Un secteur à tenir à l’œil.