Le renchérissement ne touche plus uniquement le coût de la vie sous le gouvernement d’Abdelilah Benkirane, chef du parti islamiste Justice et Développement (PJD), mais également les taux de divorces et de mariages des mineurs.
La promulgation en 2004 du Code de la famille plus connu sous l’appellation de «Moudawana» n’a pas empêché une évolution alarmante des cas de divorces et de mariages des mineurs au Maroc.
Lors d’un séminaire organisé mercredi à Rabat, sous le thème « Dix ans après l’application du Code de la famille: bilan et perspectives », le ministre la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid a dévoilé des chiffres très révélateurs sur le mode de vie conjugale en vogue dans le Royaume.
Les divorces judiciaires par répudiation ou « Tatliq », a-t-il révélé, ont explosé ces dix dernières années pour atteindre en 2013, le chiffre record de 40.850, contre 7.213 cas seulement en 2004.
Le mariage des mineures affiche lui aussi une hausse significative, passant durant la même période, de 18.341 à 35.152 cas. En revanche, a-t-il relevé, le taux de polygamie est resté relativement faible. Il s’est stabilisé à une moyenne de 0,34 pc du total des actes de mariage conclus en 2004 et 2011, avant de régresser à 0,26 pc en 2012 et 2013.
Par ailleurs, le taux de dissolution du pacte de mariage par le divorce, a stagné durant la dernière décennie, passant de 29.668 à 22.452 cas entre 2005 et 2010, avec une régression des divorces révocables avec 1.877 cas, soit 7,44 pc du total des actes de divorce, contre une augmentation du divorce par consentement (14.992 cas, soit 59,46 pc).
Ainsi, dix ans après la promulgation du Code de la famille, les résultats recensés sur le terrain, déplore le ministre de la justice, sont en-deçà des grandes ambitions escomptées, imputant les causes de cette situation à des obstacles ayant entravé ou entaché l’application saine des dispositions de la Moudawana et des lois y afférentes. Ces obstacles, matériels mais aussi humains et organisationnels, en plus de la situation socioéconomique et de l’héritage culturel, explique-t-il, ont diminué l’efficacité de plusieurs dispositions dudit Code de la famille.