L’effet de la décompensation se fait déjà sentir. Une économie de 4 milliards DH a été réalisée au cours des cinq premiers mois de l’année, de quoi réduire la pression sur le Trésor public et permettre au Gouvernement d’y voir un peu plus clair.
Les économies réalisées sont le fait de la réduction des subventions qui étaient apportées aux hydrocarbures hors gaz butane. Sur l’année en cours, l’exécutif s’attend à une cagnotte de 7 milliards DH, de quoi lui donner une sacrée bouffée d’oxygène. Il ne faut cependant pas crier victoire trop tôt. Une hausse durable des prix pétroliers sur le marché international risque d’impacter lourdement des secteurs névralgiques de l’économie. Surtout si la crise en Irak devait durer plus longtemps, ou si d’autres événements venaient à se produire dans la région. Dans ce cas, le risque devient plus accru de voir le baril de brut s’enflammer au-delà de 120 dollars, alors que le gouvernement a fondé ses prévisions budgétaires sur un baril à 104 dollars.
L’autre question stressante est de savoir l’utilisation que fera le Gouvernement de ces providentielles économies. Car il serait aberrant d’affecter des montants péniblement économisés à des rubriques qui ne serviraient qu’à faire tourner la machine des dépenses improductives.