Driss Lachgar n’en démord pas. Il continue de clamer haut et fort que l’USFP n’est pas en crise. Ceci au moment où de plus en plus de voix s’élèvent à l’intérieur même du parti socialiste, appelant à la mobilisation pour sauver le parti d’Abderrahim Bouabid.
Climat de quasi rupture avec le courant d’Ahmed Zaidi, déchirement dans le groupe parlementaire, pugilat au congrès de la Chabiba ittihadia… Les appels de membres du bureau politique, de députés et de militants ittihadis se multiplient pour réconcilier l’USFP avec son passé et son identité. Pourtant, Lachgar ne voit dans cette atmosphère étouffante qu’une intrigue de journalistes. « Contrairement à ce que prétendent certains médias, notre parti n’est pas en crise. Il est plutôt en reconstruction », prétend-il.
Les adversaires politiques de Driss Lachgar laissent entendre malicieusement que c’est peut-être à cause de sa position peu confortable en interne que le chef du parti de la rose multiplie les initiatives médiatiques. Des sorties qu’ils rangent dans la catégorie des actions de diversions. A l’instar de l’appel du premier secrétaire de l’USFP à instaurer le vote obligatoire. Il a même suggéré une amende de 500 DH contre les récalcitrants. Le procédé a certes fait ses preuves, y compris dans certains pays démocratiques comme la Belgique. Cela peut contribuer à contourner l’abstention et l’indifférence des électeurs, même s’il n’est pas évident que l’obligation de vote mette fin à la corruption électorale comme le suggère Lachgar.
Les pourfendeurs de ce dernier dénoncent aussi le rôle de la direction actuelle de l’USFP dans le morcellement du syndicat proche du parti. La Fédération démocratique du travail (FDT) est proche de l’implosion et les opposants de Driss Lachgar imputent cette situation à sa tendance « au despotisme et à l’exclusion ».