Une étude de la société Kantar publiée hier mardi a révélé que les prix de l’alimentation et des produits achetés dans les supermarchés du Royaume-Uni, ont augmenté de plus de 17% sur les quatre dernières semaines, un record, ajoutant que la précarité énergétique a également augmenté en Grande-Bretagne.
La flambée des prix alimentaires est bien supérieure à la hausse globale des prix dans le pays, qui dépasse actuellement 10%. L’étude de Kantar révèle qu’en pleine crise du coût de la vie, cette envolée du prix des denrées de base « a un gros impact sur la vie des gens », avec un quart des Britanniques qui dit traverser des difficultés financières, contre un cinquième un an auparavant.
De nombreuses études mettent en avant que des ménages sautent déjà des repas, réduisent leurs achats alimentaires, ou se rationnent pour tenter de rester à flots financièrement.
L’inflation à deux chiffres au Royaume-Uni est propulsée non seulement par les prix alimentaires, mais aussi par les factures énergétiques. Celles-ci devraient continuer à grimper en avril en raison d’une diminution des aides gouvernementales, et ce malgré une diminution décidée par le régulateur du maximum qui peut être facturé aux ménages.
Des statistiques du ministère de l’Energie publiées mardi montrent que 13,4% des ménages britanniques, soit 3,26 millions, étaient dans une situation de précarité énergétique en 2022, contre 13,1% il y a un an, et devraient atteindre 14,4% cette année selon le ministère.
Le mix énergétique britannique est particulièrement dépendant du gaz, dont les cours ont flambé dans la foulée de la guerre en Ukraine, et dont la baisse, depuis, tarde à se traduire dans les coûts des entreprises et des particuliers.
L’inflation au Royaume-Uni est aussi maintenue à un niveau élevé à cause d’une pénurie de travailleurs, des grèves à répétition pour demander de meilleures rémunérations, des problèmes d’approvisionnement dans la foulée du Brexit et de la pandémie du covid-19.
Sue la base de cette évolution, le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à ce que le Royaume-Uni soit la seule grande économie à subir une récession cette année, en enregistrant une performance plus mauvaise qu’en zone euro ou aux Etats-Unis ou même en Russie qui est pourtant impactée par de nombreuses sanctions internationales en raison de son invasion de l’Ukraine.