Un rapport comparatif publié hier lundi par le groupe de réflexion King’sFund affirme que les dirigeants britanniques devraient «sérieusement s’inquiéter» de l’état du système de santé national.
Les auteurs de ce rapport précisent que le Royaume-Uni « est moins performant que beaucoup de ses pairs sur plusieurs mesures, y compris l’espérance de vie et les décès qui auraient pu être évités grâce à des soins de santé efficaces, en temps voulu et des services de prévention».
Ce rapport affirme que la mortalité liée aux cancers du colon, du sein ou du poumon est plus élevée au Royaume-Uni que dans 18 pays comparables.
La Grande-Bretagne figure à l’avant-dernière place en ce qui concerne la mortalité pour des maladies qualifiées d’évitables ou curables (comme les cancers du sein ou colo-rectaux). sur une liste où les Etats-Unis sont une fois de plus, classés derniers, le Japon et l’Italie sont en tête ainsi que l’Australie et la France qui figurent parmi les pays les mieux classés.
Le Royaume-Uni enregistre aussi le taux de mortalité le plus élevé à 30 jours après admission à l’hôpital pour les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Enfin, le système de santé publique dans le pays souffre d’une pénurie de personnel et d’équipements. Il a un « nombre étonnamment bas d’infirmières et de médecins par personne par rapport à ses pairs», le Royaume-Uni est le dernier du classement pour le nombre de scanners et d’IRM, avec 16,1 pour un million d’habitants, contre 166,7 au Japon, et dispose également d’un nombre relativement faible de lits d’hôpitaux par rapport à la moyenne des 19 pays, avec 2,5 lits pour 1.000 habitants, contre 3,2 en moyenne.
Le NHS, le système public de santé britannique qui fête début juillet ses 75 ans, traverse une profonde crise, affaibli par des politiques d’austérité et les conséquences de la pandémie du covid-19.
Le secteur est confronté depuis des mois à des grèves historiques des infirmiers, des ambulanciers et des médecins, qui réclament des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail, contraignant les Britanniques de poiroter longtemps sur les listes d’attente avant de pouvoir accéder aux soins.