Un musée belge de Tervuren restreint l’accès à une exposition dédiée au passé colonial de la Belgique

Le Musée royal de l’Afrique centrale, situé dans la ville belge de Tervuren, a limité l’accès des visiteurs à une exposition consacrée aux archives photographiques de l’ère coloniale de la Belgique. 

Selon la direction du musée, les images choisies par l’artiste burundais, Teddy Mazina n’étaient pas suffisamment replacées dans leur contexte et a donc décidé de n’ouvrir l’exposition « My Name is No-Body » que pour 48 heures de visites guidées, en présence de l’artiste.

Des photos d’hommes noirs enchaînés, anonymes, seulement traités de «nègres» sont affichées sur les murs de la salle d’exposition. En présentant de façon brute ces clichés pris dans les ex-colonies belges avec leurs légendes initiales, Teddy Mazina veut mettre l’accent sur l’absurdité et la violence du regard colonial et ses retombées jusqu’à présent.

« Ces photographies datent d’une époque où le racisme était très présent, où il y avait une volonté de classifier l’humanité avec l’homme blanc au-dessus et l’homme noir tout en bas. La violence des images et des légendes répond à un besoin de justification de l’entreprise coloniale. Et elle continue de nous affecter aujourd’hui », a-t-il déclaré.

L’exposition comprend aussi des interviews des scientifiques du musée qui évoquent l’histoire des missions photographiques coloniales et qui soulignent les enjeux de propagande derrière ce genre de photos. Mais la direction du musée n’a pas estimé cela comme une médiation suffisante, raison pour laquelle elle a imposé à ce que le public n’y ait accès qu’en présence de Teddy Mazina.