Le Caire, qui a choisi d’adopter une approche plus offensive dans son litige avec Addis-Abeba autour du gigantesque barrage éthiopien «la Renaissance» bâti sur le Nil, a commencé à livrer de l’équipement militaire à la Somalie pour appuyer Mogadiscio contre l’Ethiopie et ce pour la première fois en l’espace de plus de 4 décennies. Mais, ce geste n’a pas plu au gouvernement éthiopien et pourrait entraîner un élargissement du conflit dans la région.
Deux avions militaires égyptiens chargés d’armes et de munitions ont en effet, atterri mardi matin à l’aéroport de Mogadiscio, ont confié à la presse deux diplomates et un haut fonctionnaire somaliens s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
Le Caire et Mogadiscio se sont rapprochés au cours de cette année après la conclusion par Addis-Abeba d’un accord préliminaire avec la région séparatiste du Somaliland pour louer des terres côtières en contrepartie d’une éventuelle reconnaissance de son indépendance par rapport à la Somalie. L’exécutif somalien a traité cet accord d’atteinte à sa souveraineté et s’est engagé à le bloquer par tous les moyens nécessaires. Pays enclavé, l’Ethiopie soutient avoir besoin d’un accès à la mer à travers la région du Somaliland.
Pour sa part, le gouvernement égyptien, qui est en conflit avec les autorités éthiopiennes depuis des années à propos de la construction par Addis-Abeba de son gigantesque barrage hydroélectrique sur le Nil, a condamné l’accord du gouvernement éthiopien avec les indépendantistes du Somaliland.
Ces derniers temps, la question du barrage est revenue au devant de l’actualité, suite à l’annonce par la partie éthiopienne que l’ouvrage produisait d’ores et déjà, 1550 mégawatts (MW) d’électricité.