Amnesty International condamne la répression des dissidents dans l’Est libyen

Amnesty International a reproché mardi aux troupes de l’est de la Libye d’avoir renforcé ces derniers mois « la répression contre les opposants politiques », de jouir d’une « impunité persistante pour des morts en détention » et des « violations graves des droits humains ».

Depuis le déclin du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux administrations adverses : un gouvernement reconnu par la communauté internationale, basé à Tripoli (ouest), et un exécutif parallèle ayant la mainmise sur l’Est du pays et une bonne partie du Sud, soutenu par le maréchal dissident Khalifa Haftar.

Depuis début 2024, « des membres de l’Agence de sûreté intérieure (ISA) » sous tutelle des troupes du maréchal Haftar ont « arrêté sans mandat des dizaines de personnes, parmi lesquelles des hommes et des femmes de plus de 70 ans », dans la rue ou sur des lieux publics dans l’est et le sud de la Libye, à en croire cette ONG internationale.

Ces personnes ont été « maintenues en détention arbitraire sans pouvoir contacter ni leurs familles ni leurs avocats pendant de longues périodes allant jusqu’à dix mois », a poursuivi le même organisme, qui s’appuie sur des récits d’ex-prisonniers, de familles de détenus, d’avocats et de militants des droits.

Regrettant une absence de procès, Amnesty a rapporté que « deux personnes étaient mortes en détention dans des circonstances suspectes en avril et en juillet dans des centres de l’ISA à Benghazi et à Ajdabiya » et qu’ « aucune enquête indépendante et impartiale n’avait été ouverte sur leur décès ».

Cet organisme a accusé l’ISA et l’armée de l’Est d’ « intensifier la répression des détracteurs et des opposants politiques », entre autres des activistes et des leaders, mais également « des poètes et des blogueurs ».