La France dénonce l’expulsion de ses fonctionnaires par l’Algérie

La France a qualifié de « regrettable » la décision de l’Algérie d’expulser 12 fonctionnaires français affectés à Alger, en représailles à une procédure judiciaire en cours à Paris, contre un agent consulaire algérien. 

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a averti mardi que cette mesure « ne sera pas sans conséquence », tout en appelant Alger à revenir sur sa décision.

« Si l’Algérie fait le choix de l’escalade, nous répondrons avec la plus grande fermeté », a déclaré Barrot sur France 2, laissant entendre que des mesures de réciprocité pourraient être prises. 

Les autorités algériennes ont déclaré persona non grata les agents du ministère de l’Intérieur français, leur accordant un délai de 48 heures pour quitter le territoire algérien. Cette décision fait suite à l’arrestation à Paris, d’un employé consulaire algérien, mis en examen dans le cadre d’une enquête antiterroriste. 

Selon le Parquet national antiterroriste (Pnat), trois hommes, dont ce fonctionnaire, sont poursuivis pour enlèvement, séquestration et association de malfaiteurs terroriste dans l’enlèvement en 2024 de l’opposant algérien Amir Boukhors, alias AmirDZ.

Alger a évoqué lundi une décision « souveraine », imputant la responsabilité des nouvelles tensions entre Alger et Paris, au ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, une accusation rejetée par le ministre Barrot qui précise que « la justice est indépendante » et que cette affaire n’a « rien à voir avec le dialogue diplomatique » relancé en mars entre les deux pays.

Malgré cette nouvelle crise, le chef de la diplomatie française a affirmé vouloir « maintenir le contact » avec Alger, tout en rappelant que la balle était désormais dans le camp algérien. 

« Nous voulons sortir des tensions, car elles ne servent ni la France ni les Français », a-t-il déclaré, tout en laissant planer la menace de représailles si la situation devait dégénérer.

Cette nouvelle crise intervient dans un contexte déjà tendu entre Paris et Alger, marqué par des divergences sur des dossiers sensibles, dont la mémoire coloniale et la lutte contre le terrorisme et surtout le soutien du président français Emmanuel Macron à la marocanité du Sahara Occidental, un sujet élevé par le pouvoir algérien au rand de priorité dans sa politique étrangère.