Les retenues des barrages au Maroc frôlent désormais 50%, avec un taux de remplissage de 49,44% à l’échelle nationale, atteint grâce aux importantes précipitations enregistrées récemment, ce qui a poussé le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka à affirmer que le Maroc est passé d’une situation de stress hydrique aigu à une situation de stress modéré.
« Ce taux important n’avait pas été atteint depuis plusieurs années », a expliqué le ministre mardi à la Chambre des conseillers, rappelant que ces pluies restent inférieures de 25% par rapport à la moyenne saisonnière.
Les retenues des barrages s’élèvent actuellement à 6,61 milliards de mètres cubes, auxquels s’ajoutent 280 millions de mètres cubes d’eau collectés dans les nouveaux barrages réalisés depuis 2022. Les apports en eau et en neige dans les barrages, depuis septembre dernier et jusqu’à ce jour, ont atteint 3.785 millions de mètres cubes.
Pour Nizar Baraka, les pluies récentes ont permis au Royaume de garantir l’approvisionnement en eau potable pour une durée d’au moins un an et demi, ajoutant que « les inquiétudes qui pesaient sur la gestion de l’eau durant l’été sont désormais écartées pour l’ensemble des bassins hydrauliques, à l’exception des provinces du Sud qui connaissent une situation particulière ».
Ces apports hydriques permettent également d’assurer des volumes d’eau supplémentaires pour l’irrigation agricole, a ajouté le ministre. Il a, par ailleurs, indiqué que les travaux de construction des stations de dessalement se poursuivaient à un rythme soutenu, avec une capacité actuelle de plus de 300 millions de mètres cubes, grâce aux efforts conjoints de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et du Groupe OCP.
M. Baraka a souligné que 80 % de l’eau potable approvisionnant les provinces de Berrechid, Settat, Had Soualem et Casablanca sud proviennent désormais de ces nouvelles ressources, rendues possibles par l’extension de la station de Jorf Lasfar, ajoutant que la ville de Safi est aujourd’hui approvisionnée à 100 % en eau potable issue du dessalement de l’eau de mer.
Grâce à l’interconnexion hydraulique et au dessalement, a-t-il poursuivi, la pérennité de l’approvisionnement en eau potable de la région d’Al Haouz et de Marrakech est garantie jusqu’au mois de mai 2026, à l’instar de l’interconnexion entre les bassins de Sebou et de Bouregreg, « ce qui permettra de dissiper les inquiétudes liées à l’approvisionnement en eau ».
Le ministre a, en outre, annoncé que les travaux du projet d’autoroute de l’eau reliant Oued Laou à Loukkos puis à Oum Errbia sont en cours, afin de pallier le déficit hydrique dans ce bassin, précisant que l’étude technique de ce projet sera finalisée d’ici le mois de juin prochain.
Quant au traitement des eaux usées, la capacité atteindra 100 millions de m³ d’ici 2027 et 350 millions de m³ à l’horizon 2035, afin de permettre une réutilisation de ces eaux traitées dans les espaces verts et les terrains de sport.