Lee Jae-myung, leader du Parti Démocrate (PD-Centre-gauche), a été officiellement investi dans ses nouvelles fonctions de président de la Corée du Sud, ce mercredi 4 juin, au lendemain de sa victoire électorale par 49,42 % des voix contre 41,15 % pour son adversaire conservateur, Kim Moon-soo qui a aussitôt, reconnu sa défaite, selon les résultats définitifs de la Commission électorale nationale.
Cette investiture immédiate, sans période de transition, fait suite à la destitution de son prédécesseur, Yoon Suk-yeol, plongeant le pays dans six mois de crise politique suite à sa tentative avorté d’instaurer la loi martiale dans le pays.
Dès 6 h 21 (21 h 21 GMT mardi), le président de la Commission, Roh Tae-ak, a proclamé Lee Jae-myung vainqueur du scrutin, mettant ainsi fin au vide institutionnel qu’a connu le pays.
Lee Jae-myung hérite d’une nation profondément divisée et d’une économie fragilisée par les guerres commerciales initiées par l’administration Trump.
Dans son premier discours devant l’Assemblée nationale, le nouveau chef de l’Etat a mis en garde contre les risques du protectionnisme, affirmant que «les mutations de l’ordre mondial, comme la montée des barrières douanières et la restructuration des chaînes d’approvisionnement, menacent notre survie».
La Corée du Sud, dont l’économie dépend largement des exportations, doit également naviguer entre son principal partenaire commercial, la Chine, et son allié sécuritaire traditionnel, les États-Unis,. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio a d’ailleurs salué la victoire de Lee Jae-myung, réaffirmant une alliance « indéfectible » entre Séoul et Washington.
Le nouveau président Jae-myung a immédiatement marqué sa différence avec la ligne dure de son prédécesseur Suk-yeol envers la Corée du Nord, promettant de «renouer le dialogue» avec Pyongyang. « Quel que soit le coût, la paix est préférable à la guerre», a-t-il déclaré, tout en assurant vouloir «dissuader les provocations nucléaires nord-coréennes».
Le nouveau dirigeant sud-coréen est appelé à relever d’urgence, l’autre défi de taille concernant le taux de natalité sud-coréen qui est le plus bas au monde et menace de diviser la population par deux d’ici 2100. Il devrait rapidement proposer des mesures pour désamorcer cette bombe à retardement démographique.
Avec une majorité parlementaire confortable, Lee Jae-myung bénéficie d’une marge de manœuvre pour rétablir la stabilité institutionnelle. Les prochains jours seront décisifs, avec la nomination des membres clés de son gouvernement, dont le Premier ministre et le directeur des services de renseignement.