La Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra présente ses excuses dans un contexte de tension avec le Cambodge

La Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra, a présenté ce jeudi 19 juin, des excuses publiques, suite aux fortes tensions politiques avec le Cambodge, provoquées par la fuite d’un enregistrement téléphonique jugé embarrassant. 

« Nous devons rester unis et éviter le conflit entre nous », a-t-elle déclaré devant de hauts responsables militaires, dans une tentative de désamorcer une crise qui fragilise sérieusement sa coalition gouvernementale.

Dans cet enregistrement, diffusé par l’ex-Premier ministre cambodgien Hun Sen, la dirigeante, Shinawatra de 38 ans, s’adresse à lui en le qualifiant d’«oncle», un terme respectueux en Asie, mais perçu comme trop familier ou complaisant dans le contexte diplomatique sensible entre les deux pays voisins. 

Elle y évoque également un général thaïlandais comme un «opposant», alors qu’il supervise une zone frontalière récemment marquée par des tensions meurtrières.

Cette séquence a provoqué la colère de ses alliés conservateurs du parti Bhumjaithai, qui ont quitté la coalition, plongeant le pays dans une nouvelle phase d’instabilité. 

L’opposition conduite par le Parti du peuple, héritier du mouvement prodémocratie dissous «Move Forward», a appelé à sa démission, dénonçant une «perte de confiance nationale».

Parallèlement, des centaines de manifestants issus des milieux royalistes, dont d’anciens Chemises jaunes, ont défilé à Bangkok pour réclamer son départ. 

Bien qu’elle ait critiqué la publication de la conversation par Hun Sen, Paetongtarn Shinawatra a revêtu un haut jaune – couleur du roi – en signe d’apaisement envers l’armée, traditionnellement opposée à sa famille.

Alors que certains évoquent des élections anticipées ou un changement de Premier ministre, l’armée reste en embuscade. Elle affirme respecter les institutions, tout en rappelant son rôle historique dans la défense de la souveraineté nationale.